Il est temps de dire les choses clairement : l’Afrique n’a pas à rougir de ses savoirs. Mieux encore, elle doit les brandir comme des étendards. Pendant trop longtemps, nos remèdes, nos produits, nos rituels ont été dénigrés, mis de côté, effacés au profit d’une cosmétique standardisée, souvent inefficace, toujours hors de prix. Pourtant, l’une de nos richesses les plus emblématiques revient aujourd’hui en force : l’huile de palme rouge.
Qu’on se le dise : ce trésor ancestral, extrait de la pulpe du fruit du palmier à huile, n’est pas qu’un ingrédient culinaire. C’est un soin naturel révolutionnaire, bien que mille fois ignoré par les industries cosmétiques occidentales. Riche en bêta-carotène (vitamine A) et en vitamine E sous sa forme la plus puissante (les tocotriénols), cette huile est une réponse locale, naturelle et efficace aux problèmes de peau et de cheveux que beaucoup cherchent à traiter avec des produits chimiques importés.
Utilisée depuis des siècles par nos aînés, l’huile rouge régénère la peau, lutte contre le vieillissement, efface les cicatrices et nourrit les peaux les plus sèches. Elle incarne une forme de soin holistique, bien plus intelligent que les crèmes blanchissantes toxiques qui pullulent dans nos marchés.
Sur les cheveux et notamment les cheveux crépus et frisés, souvent exclus des standards de beauté mondiaux l’huile de palme rouge est un rempart. Elle fortifie, nourrit, fait briller, protège. Un véritable bain de vie pour des fibres capillaires trop longtemps agressées par des produits qui ne nous sont pas destinés.
Et pourtant, malgré toutes ces vertus, cette huile continue d’être reléguée à l’ombre. Pourquoi ? Parce qu’elle est locale ? Parce qu’elle est accessible ? Parce qu’elle ne rapporte rien aux grandes marques ? L’huile rouge dérange car elle nous reconnecte à nos savoirs, nos terres, notre autonomie.
Alors oui, elle peut tacher. Oui, elle est pigmentée. Et alors ? Ce n’est pas une faiblesse, c’est un rappel : nos traditions laissent une trace, indélébile, puissante. Une trace que nous avons trop souvent cherché à effacer.
L’huile de palme rouge n’est pas seulement un soin : c’est un acte politique, un geste de réappropriation. C’est dire non aux normes imposées, oui à la fierté d’être soi, avec ses cheveux, sa peau, sa culture.
Réhabiliter l’huile rouge, ce n’est pas seulement prendre soin de soi. C’est résister, militer, s’enraciner dans une histoire qui ne demande qu’à briller à nouveau.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Mounass.
Mis en ligne : 02/05/2025
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