Quand la cruauté devient politique publique, il ne faut pas se contenter de la dénoncer : il faut la combattre sans détour. La dernière trouvaille de l’administration de Donald Trump en matière d’immigration illustre, une fois encore, la dérive autoritaire et inhumaine de la politique migratoire des États-Unis.
Mille dollars et un billet d’avion en échange de votre dignité : voilà l’indécente proposition faite aux sans-papiers par un gouvernement prêt à tout pour expulser les plus vulnérables.
Sous couvert de « volontariat », cette offre d’auto-expulsion est un marché de dupes. Que reste-t-il de la liberté de choisir quand la vie sur place devient invivable ? Priver les migrants de Sécurité sociale, les exclure du système bancaire, les menacer constamment d’arrestation, puis leur tendre une carotte empoisonnée pour partir « de leur plein gré » : ce n’est pas de la gestion, c’est du chantage institutionnalisé.
Et pour quel résultat ? À peine 140 000 expulsions depuis janvier, loin des promesses électorales de millions de départs brandies comme un trophée par Donald Trump. L’échec est logistique, juridique, mais surtout moral. Face aux juges, face aux coûts exorbitants des vols d’expulsion, face à la résistance des pays d’origine, le gouvernement recourt à la ruse pour éviter la loi.
Mais derrière chaque chiffre, il y a des histoires. Des enfants arrachés à leurs parents, des familles brisées, des vies précaires poussées vers l’abîme. Ce programme est une insulte à la dignité humaine et une honte pour un pays qui prétend défendre les droits et les libertés.
Non, un billet d’avion ne rachète pas la brutalité d’une politique. Non, mille dollars ne suffisent pas à effacer les souffrances infligées. L’Amérique mérite mieux que cette politique du mépris. Et les migrants méritent plus que d’être traités comme un problème à liquider à coup de primes au départ.
Il ne faut pas céder à l’indifférence. Car ce qui se passe aux États-Unis aujourd’hui pourrait bien inspirer d’autres gouvernements demain. L’inhumanité ne doit jamais devenir une norme.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Alioune Bâ.
Mis en ligne : 08/05/2025
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