Le village d’Arafat, situé dans la commune de Missira Wadène (département de Koungheul), est sous le choc. Dans la nuit du mardi 20 au mercredi 21 mai, une attaque d’une violence inouïe a coûté la vie à Mamadou Samba Diallo, infirmier chef du poste de santé local.
Ce professionnel de la santé, apprécié de tous, a été mortellement agressé à l’arme blanche dans l’enceinte même de son lieu de travail et de résidence.
Il était environ 4 heures du matin lorsque le drame s’est produit. Selon des informations concordantes recueillies auprès de sources locales, Mamadou Samba Diallo aurait été réveillé par des bruits suspects près de son enclos à bétail.
Également éleveur, il aurait tenté d’intervenir pour protéger ses moutons, sans savoir qu’il se dirigeait vers une embuscade meurtrière. Des assaillants armés, non identifiés à cette heure, lui ont alors porté plusieurs coups de couteau. L’attaque, d’une rare cruauté, s’est déroulée dans l’enceinte du poste de santé, transformé en scène de crime.
La population, bouleversée par l’atrocité des faits, peine à contenir son émotion. Par respect pour la dignité du défunt et la sensibilité des images, certaines sources locales choisissent pour l’instant de taire les détails les plus sordides. Une enquête a été ouverte, confiée aux autorités judiciaires et sécuritaires, pour retrouver les auteurs de cet acte ignoble.
Face à ce drame, la réaction du personnel de santé ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué relayé ce matin, les infirmiers chefs de poste de la région médicale de Kaffrine annoncent la suspension immédiate de toutes leurs activités, dénonçant un climat d’insécurité croissant dans les zones rurales. Une conférence de presse est annoncée dans les prochaines heures pour exiger des garanties concrètes de protection et alerter l’opinion sur la vulnérabilité des agents de santé en service.
La disparition de Mamadou Samba Diallo laisse un vide immense. “C’était un homme engagé, toujours disponible pour les patients, même en pleine nuit. Sa mort est une perte incalculable pour toute la communauté”, confie, la voix nouée, un camarade de promotion de l’infirmier défunt. Dans cette localité enclavée, où les services médicaux sont déjà précaires, le décès brutal du seul agent de santé attitré sonne comme une tragédie dans la tragédie.
L’émotion reste vive à Arafat, où les habitants, abasourdis, s’interrogent : jusqu’à quand faudra-t-il que les protecteurs de vies soient eux-mêmes sans protection ?
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 21/05/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
