Encore une fois, les bombes israéliennes ont semé la mort et la désolation à Gaza. Cette fois, c’est une école un lieu censé protéger et instruire qui a été transformée en tombeau pour 33 personnes déplacées, fuyant déjà la guerre. L’argument d’une frappe « ciblée » contre des « terroristes » ne tient plus, tant il est usé et cynique.
Comment peut-on parler de cible militaire quand ce sont des enfants, des femmes, des familles entières qui meurent écrasés sous les gravats ? Le langage de guerre israélien, devenu mécanique et déshumanisant, cache à peine la réalité : celle d’un massacre systématique, méthodique, et désormais banalisé.
Le silence complice et les demi-mesures des grandes puissances occidentales sont tout aussi insoutenables. Pendant que les bombes pleuvent sur des civils piégés, l’aide humanitaire est bloquée depuis plus de deux mois. Pas une goutte d’eau, pas un kilo de riz ne peut entrer sans le bon vouloir de Tel-Aviv. Résultat : famine, épidémies, souffrances psychologiques irréversibles. Ce n’est plus une opération militaire, c’est une stratégie de terre brûlée, une punition collective à ciel ouvert. Gaza est devenu un laboratoire du désespoir, où l’impunité se nourrit du mutisme diplomatique et des justifications sécuritaires creuses.
Et que dire de cette « fondation humanitaire » soutenue par les États-Unis, qui prétendait nourrir la population de Gaza tout en respectant les principes humanitaires ? Elle n’aura été qu’un écran de fumée supplémentaire. Son propre directeur a claqué la porte, dénonçant l’impossibilité de travailler dans un cadre aussi hypocrite. Comment nourrir les affamés quand chaque convoi est bloqué, chaque hôpital ciblé, chaque école transformée en cible militaire potentielle ? Il ne suffit pas de créer une ONG à Genève pour se dédouaner des responsabilités politiques. L’humanitaire ne doit pas être un alibi.
Le drame de Gaza dépasse les statistiques : plus de 53 000 morts, en majorité des civils. Et pourtant, le monde semble s’y habituer, anesthésié par la répétition du carnage. Une telle indifférence devant l’horreur est une faillite morale globale. L’attaque du 7 octobre a été une tragédie, certes. Mais rien ne justifie cette orgie de destruction. Répliquer par l’extermination d’un peuple n’est pas une riposte, c’est un crime contre l’humanité. Et les dirigeants israéliens qui orchestrent ce carnage doivent répondre de leurs actes devant la justice internationale.
Appelons les choses par leur nom : ce qui se déroule à Gaza n’est ni une guerre, ni une opération militaire, c’est une politique d’annihilation. Une politique soutenue, financée et protégée par des alliés qui parlent de droits de l’homme tout en signant des contrats d’armement. L’histoire jugera cette époque. Et elle jugera sévèrement ceux qui, par leur silence ou leur soutien, auront laissé une population entière sombrer dans le néant. Parce qu’en 2024, ce n’est plus l’ignorance qui tue. C’est l’indifférence.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Tapha Diop.
Mis en ligne : 27/05/2025
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