Le diabète n’est plus une simple maladie chronique. C’est devenu une tragédie mondiale qui s’accélère, révélant au grand jour les injustices sociales et économiques de notre époque. En l’espace de trois décennies, les cas ont littéralement doublé.
Ce fléau touche aujourd’hui 14 % des adultes dans le monde, soit plus de 800 millions de personnes. Pourtant, face à cette explosion, l’indignation collective reste absente, comme si cette pandémie ne méritait pas la même mobilisation que d’autres. Ce désintérêt est d’autant plus révoltant que les pays pauvres en sont les premières victimes.
Loin des projecteurs, ce sont les populations les plus vulnérables qui paient le prix fort. Au Pakistan, un tiers des femmes sont désormais atteintes de diabète, un chiffre hallucinant qui révèle l’ampleur de la catastrophe. En Afrique subsaharienne, seule une infime minorité des personnes diabétiques entre 5 et 10 % accède à un traitement. Comment peut-on encore tolérer qu’au XXIe siècle, des millions de malades soient livrés à eux-mêmes, sans prise en charge, pendant que les pays les plus riches stabilisent, voire réduisent leur taux de prévalence ?
L’injustice ne se limite pas à la maladie elle-même. Elle s’enracine dans les causes structurelles : malbouffe importée, sédentarité imposée par l’urbanisation sauvage, marketing agressif des industries alimentaires, absence de politiques de prévention. Les populations des pays à revenus faibles ou intermédiaires sont piégées dans des environnements qui favorisent le diabète de type 2, sans que les États ni les grandes institutions internationales ne prennent des mesures à la hauteur de l’urgence.
Ce qu’on observe, c’est une mondialisation des pathologies sans mondialisation des soins. Plus le diabète progresse, plus l’écart se creuse entre ceux qui peuvent se soigner et ceux qui sont condamnés à souffrir en silence. Ce déséquilibre est inacceptable. Il ne s’agit pas d’un manque de moyens, mais de priorités mal orientées. Tant que la santé des plus pauvres ne sera pas placée au cœur des politiques publiques et des agendas mondiaux, la maladie continuera de décimer les populations les plus précaires.
Ce combat doit sortir des cabinets médicaux pour entrer sur le terrain politique. Il faut dénoncer l’inaction, briser la complaisance des institutions et exiger un accès universel au traitement du diabète. Chaque être humain a droit à une prise en charge digne. L’indifférence ne peut plus être une option. Le moment est venu de transformer notre colère en mobilisation globale contre une épidémie évitable, aggravée par l’injustice sociale et économique.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Eve Sagna.
Mis en ligne : 28/05/2025
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