Le peuple argentin, et avec lui tous les amoureux du football, assiste à un triste spectacle : celui de la justice qui piétine la mémoire d’un homme dont les exploits ont fait vibrer la planète. Deux ans et demi d’audience, quarante témoins convoqués, pour finir dans une impasse grotesque. Le procès sur les circonstances de la mort de Diego Maradona, censé faire la lumière sur les responsabilités médicales, vient d’être déclaré nul.
Et pourquoi ? Parce qu’une magistrate s’est mêlée à une opération médiatique aussi déplacée qu’irrespectueuse. Voilà donc comment une affaire de cette gravité se retrouve reléguée au rang de mauvais feuilleton judiciaire.
Ce rebondissement n’est pas seulement une erreur procédurale. Il est révélateur d’un système qui n’a pas su se montrer à la hauteur de l’enjeu. Diego Maradona, au-delà du mythe, était un patient, un homme convalescent dont l’état exigeait une prise en charge médicale rigoureuse. Au lieu de cela, nous découvrons un enchevêtrement d’amateurisme, de conflits d’intérêts, et désormais, d’égocentrisme judiciaire. Comment accepter qu’une juge impliquée dans une série documentaire sur l’affaire n’ait pas été écartée dès le début ? C’est une insulte à la justice, mais surtout à la famille de Diego Maradona et à tous ceux qui espèrent un jour voir les responsables répondre de leurs actes.
Ce procès devait permettre d’établir clairement si la mort de Diego Maradona relevait de la fatalité ou d’une négligence criminelle. Il devait poser les fondations d’une jurisprudence forte en matière de responsabilité médicale. Au lieu de cela, il nous offre l’image d’une institution incapable de se protéger de ses propres défaillances. Ce n’est pas seulement le procès qui est annulé, c’est la confiance des citoyens dans la justice qui se délite. À chaque report, à chaque erreur, c’est l’impunité qui gagne du terrain.
Il est inacceptable que les personnes mises en cause, médecins, psychiatres, coordinateurs de soins, puissent bénéficier d’un sursis alors que des preuves accablantes avaient été présentées. Le procès doit reprendre, oui, mais dans des conditions irréprochables. L’Argentine ne peut se permettre une seconde mascarade judiciaire. Ce n’est pas une simple affaire de procédure : c’est une exigence de vérité. Car en filigrane, c’est tout un système de santé, et son rapport à la dignité humaine, qui est interrogé.
Diego Maradona n’était pas un simple joueur de football. Il était une figure populaire, un homme du peuple, qui mérite justice. Et cette justice ne peut être ajournée sans cesse au gré des intérêts médiatiques ou des failles institutionnelles. Les juges doivent faire preuve de rigueur, les institutions de transparence, et la société d’un engagement sans faille pour que ce procès aille à son terme. On ne bafoue pas ainsi la mémoire d’un homme que des millions ont pleuré.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Christ Diatta.
Mis en ligne : 01/06/2025
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