Le monde à l’envers. Ousmane Sonko, jadis symbole d’une résistance courageuse face à un pouvoir autoritaire, s’affiche désormais tout sourire aux côtés de chefs d’État qui appliquent contre leurs opposants les mêmes méthodes que Macky Sall utilisait contre lui. Voilà donc le nouveau visage de la rupture ? Des accolades et des rires complices avec ceux qui emprisonnent, brutalisent et contraignent leurs adversaires politiques à fuir.
Cette normalisation de la répression entre dirigeants est une honte et un profond affront aux principes démocratiques que Sonko prétendait défendre.
Comment peut-on dénoncer l’injustice quand on en a été victime, puis la tolérer voire la cautionner quand elle frappe d’autres ? Mamadi Doumbouya et Oury Bah se réjouissent désormais de la proximité avec un ancien prisonnier politique… tout en reproduisant les mêmes méthodes pour museler leurs propres oppositions. Où est la cohérence ? Où est la morale politique ? Ce double jeu ne trompe que ceux qui refusent de voir clair. On ne peut pas être à la fois victime et complice.
Ce qui choque, c’est l’absence totale de gêne dans ces démonstrations d’amitié diplomatique. Des poignées de main, des sourires, pendant que des opposants croupissent en prison ou fuient la terreur d’un régime répressif. À quoi bon parler de changement si c’est pour reconduire les pratiques les plus abjectes sous d’autres visages ? Le peuple africain n’a pas besoin de nouveaux bourreaux grimés en libérateurs. Il a besoin de dirigeants intègres, capables de rompre vraiment avec la logique de l’oppression.
Ce théâtre politique est une gifle à toutes celles et ceux qui ont cru, qui ont souffert, qui ont été bâillonnés pour que naisse une nouvelle ère. À la place, on assiste à un recyclage grotesque des mêmes pratiques, entre petits arrangements entre puissants. On ne change pas le système en se contentant d’en changer les acteurs. Tant que l’on pactise avec l’injustice, on en devient complice, quel que soit son passé.
Alors non, ce n’est pas un détail diplomatique. C’est une trahison pure et simple. Une insulte à la mémoire des luttes passées et une menace directe pour l’avenir politique du continent. On ne bâtit pas une démocratie sur des accolades entre oppresseurs. Ce qu’il faut aujourd’hui, c’est du courage, pas des sourires vides de sens.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ibrahima Diallo.
Mis en ligne : 04/06/2025
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