Insécurité dans les lieux publics : Le laxisme inacceptable de l'État - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Fait divers | Par Coumba Sagna | Publié le 07/06/2025 01:06:30

Insécurité dans les lieux publics : Le laxisme inacceptable de l'État

La récente agression subie par Cherif Assane Aidara, vendeur de moutons mauritanien au foirail de Rufisque, met une fois de plus en lumière un mal profond qui gangrène nos espaces publics : l’insécurité chronique. Cet homme, venu vendre ses bêtes dans le cadre de la Tabaski, a été délesté de 25 millions de FCFA alors qu’il accomplissait paisiblement sa prière.

Si deux suspects ont été rapidement interpellés, cela ne saurait masquer l’évidence : les autorités peinent à garantir la sécurité des usagers dans les lieux à forte affluence. À travers cette tribune, je dénonce l’incapacité des forces de l’ordre à anticiper les risques dans les marchés et foirails, et leur réactivité souvent tardive.

À l’approche de la Tabaski, les marchés à bétail attirent chaque année des centaines de commerçants et de clients, brassant des sommes colossales en espèces. Le foirail de Rufisque, comme d’autres dans le pays, devient alors une véritable plaque tournante économique, mais aussi un terrain fertile pour les voleurs. Les autorités locales, les commissariats et les populations sont pleinement conscients de cette réalité. Pourtant, aucune mesure renforcée de surveillance ou de sécurisation n’est mise en place. Laisser ainsi des commerçants étrangers et locaux à la merci de délinquants revient à fermer les yeux sur un problème criant.

Les vols, agressions, voire parfois des homicides sont régulièrement signalés dans les marchés. Pourquoi les autorités ne prennent-elles pas au sérieux la sécurité dans ces lieux de vie essentiels à l’économie locale ? Il s’agit d’une faillite structurelle. Les agents de sécurité sont trop peu nombreux, mal formés et rarement visibles dans les zones critiques.

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Premièrement, l’absence de dispositifs de vidéosurveillance dans des lieux aussi fréquentés que les foirails est une négligence manifeste. Ensuite, l’absence de patrouilles régulières laisse un boulevard à la petite délinquance. Enfin, la confiance des commerçants est sérieusement entamée, avec des conséquences économiques : qui voudra encore venir vendre ses bêtes dans un pays où ses économies peuvent disparaître en un instant sans espoir de réparation ?

Dans des pays comme le Maroc ou le Ghana, des mesures spécifiques sont prises pendant les périodes de haute affluence : déploiement de brigades mobiles, surveillance vidéo, zones de dépôt sécurisées. Le Sénégal reste terriblement en retard. Pourtant, des solutions existent et ne nécessitent pas toujours des investissements colossaux, mais bien une volonté politique et administrative de protéger les citoyens.

Les autorités doivent mettre en place des dispositifs permanents de sécurisation des marchés, surtout pendant les événements majeurs comme la Tabaski. L’État a le devoir de garantir la sécurité de tous, y compris des étrangers venus contribuer à notre économie. Il ne suffit pas d’arrêter deux individus après le vol : il faut prévenir, surveiller, dissuader. L’inaction actuelle est inacceptable.

Le vol dont a été victime Cherif Assane Aidara révèle une insécurité banalisée, une réactivité insuffisante et une absence coupable de stratégie préventive. Si rien n’est fait, d’autres drames suivront et ils n’auront plus rien d’exceptionnel.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mbaye Sène.
Mis en ligne : 07/06/2025

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