Dans un récit poignant publié ce mardi dans L’Observateur, Aïcha Ba, mère d’Ibrahima Seck, revient sur les circonstances du meurtre d’Ibrahima Seck, son fils de 14 ans, tué lors d’une violente altercation à Moston (Manchester).
Ce drame survenu le lendemain de la Tabaski s’inscrit dans un contexte de règlement de comptes entre bandes rivales.
Tout commence dimanche matin lorsqu’une femme frappe à la porte du domicile familial. « C’était la mère de Freedom, un ami de mes enfants. Elle venait le chercher car il s’était réfugié chez nous sans prévenir », explique Aïcha Ba. Peu après, la police arrive, confirmant que Freedom fuyait un groupe de jeunes du quartier Moston.
L’après-midi, vers 16h, Ibrahima et ses frères raccompagnent un ami à l’arrêt de bus. C’est alors qu’ils sont attaqués par une bande menée par Donteh. « Un des agresseurs a tendu un couteau à Donteh. Tout le monde a paniqué », raconte Aïcha. Bien qu’étranger au conflit, Ibrahima tente de fuir.
La course tragique d’Ibrahima Seck avant son meurtre
Asthmatique, l’adolescent cherche refuge dans l’hôtel Fairway Inn voisin mais trébuche. Donteh, à vélo, le rattrape et le poignarde en pleine poitrine avant de prendre la fuite.
« Il s’est vidé de son sang », murmure sa mère. « Il a réussi à atteindre une maison en criant « Je ne veux pas mourir ! » avant de s’effondrer. » Transporté d’urgence à l’hôpital Royal Infirmary, Ibrahima Seck succombera à ses blessures, victime de ce meurtre absurde.
« Mon mari a vu les gyrophares et est sorti. Puis mon autre fils est arrivé en hurlant : « Maman, ils ont poignardé Ibrahima ! » », se souvient Aïcha, qui s’est évanouie sur place. « J’ai cru que le ciel me tombait dessus. »
L’ambassade du Sénégal a promis le rapatriement du corps, mais la famille exige justice. « La police a arrêté Donteh, sa sœur et leur mère », précise-t-elle.
Selon Aïcha Ba, son fils avait eu un différend avec Precious, une adolescente d’origine nigériane. « Elle exigeait qu’Ibrahima s’excuse à genoux. Suite à son refus, elle est revenue avec une bande pour l’agresser dans un bus. »
Malgré des signalements répétés à la police et l’installation de caméras, les menaces ont persisté. La famille avait même initié une demande de relogement. « Tout était prêt, il ne manquait qu’un document », déplore Aïcha.
Aujourd’hui, le meurtre d’Ibrahima Seck laisse une mère dévastée et une communauté en émoi. Alors que l’enquête se poursuit, ce drame relance le débat sur les violences juvéniles et l’efficacité des dispositifs de protection.
Article écrit par : Amadou Diop
Mis en ligne : 10/06/2025
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