L’information judiciaire concernant Jérôme Bandiaky, alias « Sniper », a été clôturée par le doyen des juges, renvoyant l’affaire devant le tribunal correctionnel de Dakar pour détention illégale d’armes et autres accusations, ainsi qu’un autre prévenu, Sakory Kâ, frère d’un ancien ministre. Pendant ce temps, Bathie Ba, alias « Mbeuss », bénéficie d’un non-lieu.
Bien que les faits soient présentés comme accablants, cette affaire soulève des questions sur la partialité de la justice et l’incompréhension du rôle de sécurité privée. Cette procédure est disproportionnée et ignore la réalité du métier de protection rapprochée.
Il faut rappeler que l’affaire s’inscrit dans un contexte de crispation politique, marqué par des violences récurrentes, des tensions préélectorales et une défiance généralisée envers les institutions sécuritaires. Jérôme Bandiaky n’est pas un inconnu : présenté comme un ancien militaire reconverti dans la sécurité privée, il a souvent été cité dans des missions de protection rapprochée de hautes personnalités, parfois en marge des circuits officiels. Dans un pays où les hommes politiques recourent souvent à des services privés pour leur sécurité, faut-il vraiment s’étonner qu’un homme comme lui dispose d’armes ?
Jérôme Bandiaky alias « Sniper » est accusé de détention illégale d’armes, de trafic illicite et d’escroquerie. Cependant, rien ne prouve qu’il ait utilisé ces armes à des fins criminelles. En revanche, Bathie Ba, initialement impliqué, obtient un non-lieu malgré des accusations similaires. Cette disparité interroge : pourquoi « Sniper » est-il seul poursuivi avec autant de fermeté ?
Un agent de protection doit pouvoir disposer d’armes pour assurer sa mission. Sans elles, comment garantir la sécurité des personnalités exposées ? Aucun élément ne démontre que Bandiaky a commis des violences ou revendu des armes. Le non-lieu accordé à Bathie Ba montre que les charges ne sont pas solides dans tous les cas. Pourquoi alors maintenir des poursuites aussi lourdes contre « Sniper » ? La médiatisation excessive de cette affaire influence l’opinion publique, faisant de Bandiaky un coupable avant même son procès.
Dans d’autres pays, les agents de sécurité privée bénéficient souvent d’autorisations spécifiques pour le port d’armes. En France, par exemple, les sociétés de protection peuvent légalement détenir des armes sous conditions strictes. La situation de Bandiaky aurait dû être évaluée sous cet angle plutôt que sous le seul prisme répressif.
L’acharnement judiciaire contre Jérôme Bandiaky est injustifié. Si la régularisation des armes est nécessaire, son renvoi en correctionnel sans considération pour son métier est excessif. La justice devrait distinguer entre un professionnel de la sécurité et un délinquant.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Jean Biagui.
Mis en ligne : 12/06/2025
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