L’annonce récente de l’ambassade américaine à Dakar, clarifiant la fermeté des mesures migratoires en vigueur aux États-Unis, mérite une indignation ferme et sans concession. Sous couvert de « maintien de la légalité », l’administration Trump persiste dans une politique d’expulsions massives qui déchire des familles, détruit des projets de vie et ignore la dimension humaine de la migration. Ces mesures sont non seulement injustes, mais profondément cruelles et inefficaces.
Depuis plusieurs années, l’administration américaine a durci sa politique d’immigration, privilégiant l’expulsion systématique des migrants sans statut légal. Malgré les discours officiels qui prétendent qu’il n’y a « pas de changement de politique », la réalité sur le terrain est tout autre : des milliers de personnes, dont beaucoup vivent depuis des années aux États-Unis, sont soumises à des procédures d’expulsion souvent brutales. Cette politique ne se limite pas aux migrants en situation irrégulière, mais s’étend aussi à ceux dont le visa ne correspondrait pas parfaitement à leur activité, selon des critères extrêmement stricts et parfois absurdes.
L’ambassade américaine se focalise sur des aspects techniques, types de visa, critères de sélection des pays, « travel ban », mais occulte volontairement la souffrance humaine engendrée par ces mesures. Derrière ces termes administratifs froids se cachent des histoires déchirantes. Des familles sénégalaises séparées, des enfants arrachés à leurs parents, des rêves de stabilité anéantis.
Prenons le cas de Mariama, mère de deux enfants, expulsée brutalement alors qu’elle travaillait légalement avec un visa temporaire, faute d’une autorisation spécifique pour son emploi. Ou celui de Mamadou, vivant aux États-Unis depuis dix ans, père d’une petite fille née sur le sol américain, menacé d’expulsion sans possibilité d’appel digne de ce nom. Ces témoignages, recueillis auprès de la diaspora, illustrent le calvaire quotidien provoqué par une politique qui nie toute empathie.
Premièrement, ces expulsions ne résolvent rien du point de vue migratoire. Elles ne freinent pas la migration mais déplacent la souffrance ailleurs, créant un cercle vicieux d’instabilité et d’insécurité. Deuxièmement, cette politique sacrifie des vies humaines au nom d’une logique purement sécuritaire, sans prendre en compte les contributions économiques, sociales et culturelles des migrants. Enfin, elle bafoue les droits fondamentaux, en niant le droit à une procédure équitable et en exposant des personnes vulnérables à des risques majeurs dans leur pays d’origine.
À l’inverse, plusieurs pays, comme le Canada ou l’Allemagne, ont adopté des politiques migratoires plus humaines, intégrant des programmes de régularisation, favorisant l’intégration et la protection des droits. Ces pays démontrent qu’il est possible d’allier sécurité et respect des droits humains, offrant ainsi des alternatives crédibles et durables à la politique de la peur.
La politique migratoire américaine telle que rappelée par l’ambassade à Dakar n’est pas seulement un échec stratégique, elle est une injustice morale majeure. Il est urgent que les autorités américaines revoient cette approche punitive pour adopter une politique plus juste, humaine et respectueuse des droits fondamentaux.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Malick Ndiaye.
Mis en ligne : 26/06/2025
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