Dimanche dernier, à Koungheul, un drame a bouleversé toute une communauté : trois jeunes garçons ont perdu la vie, noyés dans une flaque d’eau profonde derrière le marché central de la ville. D’après les premières informations relayées par E-média, le drame s’est produit dans un trou rempli d’eau de pluie, probablement creusé par l’homme et abandonné sans la moindre mesure de sécurité. Une enquête est en cours. Mais déjà, il est permis et même nécessaire de pointer du doigt la négligence manifeste des autorités locales.
Nous sommes en pleine saison des pluies. Chaque année, les mêmes scénarios tragiques se répètent à travers le Sénégal : inondations, affaissements de terrain, éboulements, noyades. Ces incidents ne sont pas des fatalités.
Ce sont les conséquences directes d’un manque d’aménagements, d’entretien des espaces publics, et surtout, d’une absence de vigilance des pouvoirs locaux. Koungheul, comme tant d’autres communes, souffre d’une gestion municipale qui semble ignorer les risques évidents, notamment dans les zones densément fréquentées.
Le trou où les enfants sont tombés ne s’est pas creusé tout seul. Il est le produit d’une négligence prolongée. Pourquoi un tel espace, à proximité d’un marché central, lieu de grand passag,, n’a-t-il pas été sécurisé, signalé, ou comblé ? Où étaient les services techniques municipaux ? L’inaction des autorités locales révèle un désintérêt troublant pour la sécurité publique. Les fortes pluies ne peuvent plus servir d’excuse. Le changement climatique rend ces épisodes pluvieux plus fréquents, plus intenses. Il est donc impératif que les communes anticipent ces risques. Ce ne fut manifestement pas le cas à Koungheul.
Certes, les collectivités locales doivent composer avec des moyens souvent limités. Mais cela ne saurait justifier une telle passivité. D’autres communes, confrontées à des défis similaires, ont su mettre en place des dispositifs de prévention élémentaires : grillages autour des zones à risque, panneaux d’avertissement, sensibilisation des populations. En comparaison, Koungheul semble avoir baissé la garde, abandonnant ses citoyens et en l’occurrence ses enfants à un environnement dangereux.
Ce drame à Koungheul n’est pas un cas isolé. En 2022, à Keur Massar, deux enfants avaient péri dans un bassin de rétention d’eau laissé sans clôture. À Rufisque, une flaque d’eau s’était transformée en piège mortel pour un adolescent. Ce sont toujours les mêmes causes : manque de prévoyance, gestion laxiste, et indifférence envers la vie des plus vulnérables. Comment peut-on encore tolérer ces pertes évitables ?
Face à ce nouveau Drame à Koungheul, il ne suffit pas de pleurer les victimes ni d’ouvrir des enquêtes sans lendemain. Il faut des sanctions. Il faut que les responsables municipaux rendent des comptes. Et surtout, il faut agir. Comblement systématique des trous laissés après les travaux, cartographie des zones à risque, mise en place d’un plan d’urgence local pour la saison des pluies, voilà ce que l’on est en droit d’attendre d’une autorité responsable.
La sécurité des citoyens, et en particulier des enfants, ne doit plus être une variable d’ajustement dans les budgets municipaux. À Koungheul, comme ailleurs, il faut que l’on cesse de considérer la vie humaine comme un dommage collatéral. Trop d’alertes ont déjà été ignorées. Trop de drames ont été qualifiés d’accidents. Il est temps d’appeler les choses par leur nom : il ne s’agit plus de tragédies, mais de négligences criminelles.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Fadilou Ngom.
Mis en ligne : 21/07/2025
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