L’affaire A. Sidibé, conducteur de moto Jakarta accusé de viol et de vol sur une étudiante à Tambacounda, met en lumière une réalité glaçante : l’insécurité grandissante dans les transports publics, notamment ceux dits “informels”. Selon les faits rapportés par Seneweb, la victime, une jeune étudiante, croyait simplement rejoindre son père à Malem Niani après ses cours. Ce qui devait être un trajet ordinaire s’est transformé en cauchemar.
Dans un pays où les motos Jakarta sont devenus des moyens de transport privilégiés, particulièrement en milieu rural ou dans les zones peu desservies, il est inadmissible qu’aucun contrôle rigoureux ne soit mis en place pour encadrer ces activités. Les conducteurs opèrent souvent sans autorisation formelle, sans suivi, sans traçabilité. Ce vide réglementaire favorise les abus, et parfois, comme dans ce cas tragique, l’irréparable.
Le viol subi par cette jeune fille n’est pas un incident isolé, mais un signal d’alarme. Le prédateur, A. Sidibé, connu des forces de l’ordre, n’aurait jamais dû pouvoir exercer une telle activité publique. Cela démontre un manque de coordination entre les services de police, les autorités locales et les structures de transport. Le fait qu’un homme fiché puisse sillonner les routes en toute impunité est un échec collectif.
Les témoignages de harcèlement, d’agressions verbales ou physiques dans les motos Jakarta et certains taxis privés sont en hausse. Trop souvent, les victimes n’osent pas porter plainte, par peur de représailles, de stigmatisation ou de ne pas être crues. Dans ce cas, la victime a eu le courage de parler, de subir les examens médicaux, et d’identifier formellement son agresseur. Mais combien d’autres se taisent ?
La justice a un rôle crucial à jouer, mais elle ne suffit pas. Tant que les agresseurs potentiels pourront accéder à ces fonctions sans filtre, les crimes continueront. Le drame de Tambacounda aurait pu être évité si des mécanismes de filtrage, de formation et de surveillance étaient en place. Il faut mettre fin à cette anarchie.
Dans plusieurs pays africains, comme le Rwanda ou le Bénin, des plateformes numériques et des dispositifs d’identification des conducteurs ont été mis en place. Chaque moto est enregistrée, chaque chauffeur vérifié, chaque trajet traçable. Cette transparence permet non seulement de sécuriser les passagers, mais aussi de professionnaliser le secteur. Pourquoi le Sénégal, pourtant à la pointe dans d’autres domaines du numérique, tarde-t-il à agir ?
L’affaire A. Sidibé doit être un tournant. Ce n’est plus le moment des demi-mesures. Il faut imposer une certification obligatoire des conducteurs de Jakarta et des chauffeurs de Yango, un contrôle rigoureux de leurs antécédents judiciaires, et une application stricte des sanctions. Il faut également renforcer les campagnes de sensibilisation et offrir des recours accessibles et efficaces aux victimes.
Protégeons nos citoyennes. Un pays qui tolère l’insécurité dans les transports publics trahit ses principes fondamentaux de justice et de dignité humaine. Chaque femme doit pouvoir monter sur une moto ou dans un taxi sans craindre pour son intégrité.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Matar D. Diop
Mis en ligne : 31/07/2025
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