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Un bus BRT percute un homme ce samedi matin, à hauteur du commissariat des Parcelles Assainies, dans un drame pourtant évitable. Le véhicule, en provenance de Guédiawaye, a violemment heurté un homme circulant à moto, alors que celui-ci tentait de traverser un passage piéton. Cet incident a non seulement blessé un citoyen, mais a également paralysé l’ensemble du réseau BRT, provoquant un important blocage pendant plusieurs heures. À travers ce fait divers, c’est l’illustration d’un mal plus profond : l’irresponsabilité chronique des usagers de la route au Sénégal.
Le réseau BRT, censé révolutionner la mobilité urbaine à Dakar, est conçu pour la fluidité, la sécurité et la ponctualité. Pourtant, à peine lancé, il se heurte déjà à la triste réalité sénégalaise : un rapport conflictuel et anarchique à l’espace routier. Moto, piéton, taxi-clando ou même automobiliste, chacun semble jouer sa propre partition, souvent au mépris total des règles élémentaires de sécurité.
La moto impliquée dans cet accident ne traversait pas un carrefour à toute vitesse. Non. Elle tentait de traverser un passage piéton, une zone pourtant dédiée exclusivement aux piétons. Cette confusion totale des usages de l’espace routier, où les conducteurs de deux-roues pensent que tout leur est permis, illustre l’anarchie en cours sur nos routes.
Cet accident, comme tant d’autres, n’est pas le fruit du hasard ni de la fatalité. Il est la conséquence directe d’un comportement irresponsable, d’une culture de l’impunité enracinée dans les mentalités. Le non-respect des feux, l’occupation anarchique des trottoirs, le refus de priorité et les dépassements dangereux sont devenus la norme. Et que dire des autorités, souvent passives face à cette débâcle ?
Tant que chaque usager n’assumera pas sa responsabilité, le BRT ou toute autre infrastructure moderne ne servira à rien. Car la modernité des infrastructures est inutile si elle n’est pas accompagnée d’une modernité des comportements.
La sécurité routière commence par le respect des règles. Aucune infrastructure ne pourra prévenir les accidents si les usagers continuent à mépriser le code de la route.
L’impunité alimente l’irrespect. Le sentiment d’être au-dessus des lois encourage les comportements à risque. Il faut que les sanctions soient systématiques, dissuasives et appliquées sans distinction.
L’éducation routière est quasi inexistante. Intégrons une formation obligatoire à la sécurité routière dans tous les programmes scolaires et les cursus de formation de conducteurs.
À Kigali, au Rwanda, le respect des règles de circulation est rigoureux. Tout contrevenant est systématiquement sanctionné. Résultat : les accidents sont rares, la circulation est fluide et la cohabitation entre les modes de transport est harmonieuse. Pourquoi pas nous ?
Il faut dire stop. Trop de familles sont endeuillées par des accidents absurdes. Trop de projets de modernisation sont compromis par une mentalité de je-m’en-foutisme. Que l’on soit piéton, motard, chauffeur de bus ou automobiliste, le respect des règles de circulation n’est pas une option mais une obligation.
Il faut un réveil collectif. La police doit appliquer les sanctions. Chaque citoyen doit prendre conscience de son rôle dans ce chaos. Nous ne pouvons plus continuer à blâmer la route, la pluie ou le destin. L’irresponsabilité tue. Le respect sauve. C’est maintenant ou jamais.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Sidy Ndour.
Mis en ligne : 05/08/2025
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