Des criminels opèrent en toute liberté : Scandale à Kédougou - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Fait divers | Par Maimouna | Publié le 09/08/2025 09:08:15

Des criminels opèrent en toute liberté : Scandale à Kédougou

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Le récent coup de filet opéré par la Division nationale de lutte contre le trafic de migrants à Kharakhéna, dans la région de Kédougou, révèle une réalité glaçante : des jeunes filles nigérianes, dont des mineures, ont été contraintes à la prostitution par une trafiquante installée au Sénégal. Cette affaire sordide n’est pas un cas isolé mais le symptôme d’un laxisme dangereux en matière de politique migratoire. Le Sénégal ne peut plus rester passif devant cette invasion silencieuse.

Le phénomène de traite des êtres humains, notamment à des fins d’exploitation sexuelle, est en pleine expansion en Afrique de l’Ouest. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Nigeria est l’un des plus grands foyers d’origine des victimes de traite dans la région. Le Sénégal, longtemps perçu comme un havre de paix et d’accueil, devient aujourd’hui une plaque tournante pour les réseaux mafieux, grâce à ses frontières poreuses et une politique d’immigration trop permissive.

Dans l’affaire de Kharakhéna, une femme, agissant avec des complices nigérians et béninois, a organisé l’acheminement de jeunes filles vers le Sénégal. Chaque victime, vendue à 600 000 FCFA, devait ensuite rembourser un « voyage » facturé 2 millions FCFA, en se prostituant. Les documents saisis révèlent un réseau bien structuré : carnets de santé, préservatifs en stock, faux papiers d’identité… Tout était prévu pour une exploitation industrielle du corps de jeunes femmes vulnérables. L’arrestation est salutaire, mais elle pose une question de fond : comment ces réseaux peuvent-ils opérer aussi librement en sol sénégalais ?

Les politiques d’immigration actuelles, trop laxistes, offrent un boulevard aux trafiquants. Il est inadmissible qu’un réseau aussi vaste puisse prospérer sans alerter les services de sécurité avant qu’un simple « renseignement » ne déclenche une intervention. Les étrangers qui s’installent au Sénégal doivent faire l’objet d’un contrôle rigoureux de leurs activités. Or, nombre d’entre eux opèrent sans suivi, souvent avec des titres de séjour obtenus sans enquête préalable.

D’autres pays africains, comme le Rwanda ou le Maroc, ont durci leurs politiques d’accueil en renforçant les vérifications administratives et les expulsions de délinquants étrangers. Le Sénégal, au contraire, reste dans un angélisme suicidaire. Ce laxisme met en danger la sécurité des citoyens et permet aux pires formes de criminalité de s’enraciner dans nos villages.

Au Niger, après une explosion de cas similaires, le gouvernement a mis en place des unités mixtes de contrôle des migrations, appuyées par Interpol. En Côte d’Ivoire, une brigade spéciale lutte contre la traite avec un pouvoir d’expulsion immédiate. Le Sénégal ne peut pas continuer à jouer les bons élèves de l’accueil, pendant que des criminels exploitent notre sol comme une base arrière pour leurs trafics inhumains.

L’affaire de Kédougou est une honte pour notre pays. Elle révèle un vide sécuritaire et juridique qui profite aux trafiquants d’êtres humains. Notre hospitalité, notre tradition d’accueil, ne doivent pas être détournées pour permettre à des criminels de transformer notre territoire en zone d’exploitation. Le Sénégal doit revoir en profondeur sa politique migratoire, expulser sans délai tout étranger impliqué dans des activités illicites, et mettre en place une surveillance plus stricte. Trop, c’est trop.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Anta Diouf.
Mis en ligne : 9/08/2025

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