Saly n’est plus sûre : L’échec des pouvoirs publics - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Fait divers | Par Maimouna | Publié le 11/08/2025 11:08:45

Saly n’est plus sûre : L’échec des pouvoirs publics

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L’attaque violente perpétrée récemment dans une villa à Saly, ville balnéaire longtemps perçue comme un havre de paix, secoue la conscience collective. L’Observateur a révélé les détails glaçants de ce fait divers : une architecte reconnue, Lydia Assani, et sa famille ont été victimes d’un assaut brutal, incluant un viol collectif et un vol important. Cet événement tragique, loin d’être un simple fait isolé, illustre une réalité plus inquiétante : la dégradation alarmante de la sécurité dans nos zones résidentielles jusque-là protégées.

Saly a longtemps incarné la tranquillité et la douceur de vivre, attirant familles et touristes par son cadre sécurisant. Pourtant, l’attaque armée, commise par un commando lourdement équipé, remet en cause cette image idyllique. Que ce soit les cinq vigiles neutralisés sans résistance, les animaux de garde enfermés, ou l’effraction méthodique des différentes pièces, tout indique une planification et une impunité préoccupantes. Plus grave encore, l’agression sexuelle collective subie par la fille adoptive de Mme Assani révèle une violence inouïe, sur fond d’insécurité croissante.

La responsabilité première d’un État est d’assurer la sécurité de ses citoyens, condition sine qua non à toute forme de développement harmonieux. Pourtant, les faits montrent une présence policière insuffisante, voire symbolique, dans des lieux censés être protégés. Les cinq gardiens, malgré leur nombre, n’ont pu empêcher l’intrusion, ce qui interroge sur leur formation, leur motivation et leur coordination avec les forces publiques. De plus, la récupération tardive des vidéos de surveillance et le relâchement rapide des suspects présumés montrent un système judiciaire et sécuritaire peu efficace dans la prévention et la répression des crimes graves.

L’absence d’une stratégie proactive manifeste sur la sécurité de quartiers sensibles favorise l’essor de réseaux criminels organisés. Il ne suffit plus de réagir après le drame : une présence policière visible et régulière est indispensable pour dissuader les malfaiteurs.

Le contrôle et la formation des agences de sécurité privées, souvent employées dans ces zones, semblent défaillants. Leur rôle ne doit pas se limiter à une simple fonction gardienne, mais intégrer des protocoles de coopération avec les forces publiques.

Les politiques de prévention, qu’elles soient sociales ou économiques, sont encore trop marginales. La criminalité, en grande partie liée à des inégalités persistantes et à la précarité, nécessite un traitement global et non des réponses ponctuelles.

Cette situation à Saly n’est malheureusement pas isolée. Dans plusieurs villes africaines, telles que Dakar, Abidjan ou même Nairobi, des quartiers résidentiels ont vu leur sécurité se détériorer, souvent par manque de ressources ou par des priorités mal orientées des autorités. Par exemple, au Cap-Vert, une stratégie de prévention communautaire associée à un renforcement visible des forces de l’ordre a permis de réduire les actes de violence dans certaines zones, démontrant que des solutions existent.

En Europe aussi, malgré des moyens bien plus conséquents, l’augmentation des actes de délinquance dans certaines banlieues populaires a conduit à revoir les dispositifs sécuritaires pour privilégier la proximité, la prévention et la lutte contre les réseaux criminels.

L’attaque de la villa à Saly est un signal d’alarme qu’il serait irresponsable d’ignorer. Elle révèle l’échec des pouvoirs publics à garantir un environnement sécurisé, même dans les zones les plus emblématiques de tranquillité. La sécurité n’est pas un luxe, c’est un droit fondamental et une condition indispensable à la paix sociale.

Face à cette escalade dramatique, il est urgent que l’État prenne des mesures concrètes, visibles et durables : renforcer les forces de l’ordre, mieux encadrer la sécurité privée, et surtout investir dans des politiques globales de prévention. Sans quoi, Saly, autrefois joyau balnéaire, pourrait devenir le symbole d’une société qui a renoncé à protéger ses citoyens les plus vulnérables.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Anonyme.
Mis en ligne : 11/08/2025

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