Dix jours pour rien : Quand l’argent tue la planète - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Environnement | Par Eva | Publié le 19/08/2025 07:08:15

Dix jours pour rien : Quand l’argent tue la planète

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À Genève, les représentants de 185 pays se sont réunis pendant dix jours dans l’espoir de conclure un traité contraignant sur la pollution plastique. Mais à l’aube du vendredi 15 août, il est devenu évident que le consensus restait hors de portée. La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a exprimé sa frustration face à cet échec, tout comme de nombreux États et ONG mobilisés pour la cause.

Cette rencontre s’inscrit dans un contexte où la planète croule sous les déchets plastiques. Des millions de tonnes finissent chaque année dans les océans, les rivières et les terres agricoles, affectant la faune, la santé humaine et les économies locales, en particulier dans les pays en développement. Alors que la pression s’intensifie pour encadrer la production et la consommation de plastique, la lenteur des négociations internationales devient de plus en plus préoccupante.

Les événements de Genève montre une inefficacité structurelle. Dix jours de discussions intenses n’ont permis que de produire un texte de compromis encore truffé de plus d’une centaine de points à clarifier. La présidence équatorienne, déjà critiquée lors des négociations à Busan, n’a pas su imposer une méthode claire et efficace, laissant le champ libre aux blocages. Les divergences restent profondes entre les pays « ambitieux », favorables à une réduction drastique de la production et à un nettoyage des déchets existants, et les pays pétroliers, qui refusent toute limitation sur l’industrie plastique et ses composants.

Cette situation n’est pas unique. L’ONU a déjà connu de nombreux échecs dans des domaines cruciaux, que ce soit sur le climat, la biodiversité ou la gestion des ressources naturelles. Trop souvent, elle se contente de produire des déclarations symboliques sans véritable impact sur le terrain. Le processus de décision, lent et bureaucratique, est fréquemment détourné par les intérêts des États les plus puissants, au détriment de ceux qui subissent directement les conséquences environnementales.

Il est légitime de s’interroger sur l’utilité réelle de ces négociations. Des pays insulaires comme Tuvalu et de nombreux États africains se retrouvent à subir les retombées d’une pollution générée ailleurs, tandis que les discussions internationales piétinent. Les ONG, mobilisées et déterminées, voient leurs efforts ralentis par des blocages qui semblent soigneusement orchestrés pour prolonger l’inaction. Les leçons de précédents accords internationaux, souvent obtenus après des décennies de négociations, ne rassurent guère face à l’urgence écologique actuelle.

Face à cette situation, il est impératif de repenser les mécanismes de négociation internationale. Il ne s’agit pas seulement de créer de nouvelles instances, mais de rendre celles existantes plus transparentes, plus réactives et moins sensibles aux pressions économiques de court terme. Les populations et la planète ne peuvent attendre encore des années que des consensus se dessinent dans des salles de conférence.

L’échec de Genève illustre le besoin d’une refonte profonde de la gouvernance environnementale mondiale. Les négociations sur la pollution plastique confirment que l’ONU, dans sa forme actuelle, peine à transformer les mots en actes concrets. Pour le bien commun et la santé de la planète, il faudra que les États dépassent leurs intérêts immédiats et fassent preuve d’une volonté politique réelle.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mouhamed Ba.
Mis en ligne : 19/08/2025

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