Aminata D. « chef de gang » : Malicounda sous le choc - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Fait divers | Par Eva | Publié le 29/08/2025 08:08:30

Aminata D. « chef de gang » : Malicounda sous le choc

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L’affaire relatée récemment à Malicounda a de quoi troubler. Aminata Diallo, à peine âgée de 24 ans, s’impose comme le cerveau d’un gang de voleurs de bétail. Avec son mari et trois complices, elle a orchestré une tentative de vol dans une bergerie, avant d’être arrêtée par la gendarmerie. Loin de l’image traditionnelle de la femme victime ou spectatrice passive des dérives masculines, Aminata incarne une criminalité assumée et structurée. Une telle trajectoire ne doit susciter ni fascination ni complaisance, mais une ferme condamnation.

Le vol de bétail n’est pas anodin au Sénégal : il menace les revenus d’éleveurs déjà fragiles et alimente un climat d’insécurité rurale. Dans ce contexte, l’implication d’une jeune femme comme instigatrice principale interroge.

Non seulement Aminata Diallo avait déjà été condamnée pour des faits similaires, mais elle a récidivé avec plus de méthode et de violence, en dotant son groupe d’armes et de drogues. Nous ne sommes donc pas face à une erreur de parcours, mais bien devant une carrière criminelle en construction.

Traditionnellement, la femme est perçue dans nos sociétés comme un repère moral, un appui pour la famille et une éducatrice des générations futures. Que se passe-t-il lorsque cette figure s’inverse et devient moteur du désordre ? Aminata Diallo incarne une forme d’« émancipation perverse », où l’intelligence, la détermination et le leadership sont mobilisés non pas pour bâtir, mais pour détruire. C’est le signe inquiétant d’une société où les repères se brouillent et où la réussite se cherche dans la transgression.

On pourrait être tenté de réduire cette affaire à un cas isolé. Pourtant, des études récentes en criminologie montrent une augmentation de l’implication féminine dans les réseaux criminels à travers le monde. En Colombie, des femmes dirigent des réseaux de micro-trafic dans les quartiers pauvres. Au Nigeria, des « maman trafiquantes » gèrent des filières de drogue vers l’Europe. Même en France, des affaires récentes ont montré l’implication croissante de femmes dans des trafics ou des braquages. Partout, le constat est le même : là où les opportunités légales manquent, le crime prospère, et les femmes y trouvent une place.

Pourtant, ces exemples ne doivent pas servir d’excuse. Ils doivent au contraire alerter. Une société qui laisse ses jeunes, hommes ou femmes, se tourner vers la criminalité par désespoir ou par calcul, est une société en échec. Le Sénégal, avec son dynamisme économique et sa jeunesse ambitieuse, ne peut se permettre de devenir un terrain fertile pour cette dérive.

Comment comprendre que de jeunes femmes, souvent instruites et porteuses d’espoir, s’engagent dans de tels parcours ? La pauvreté, le chômage, mais aussi la recherche de pouvoir et de reconnaissance sociale peuvent en partie expliquer ce glissement. Mais aucune justification sociale ne peut excuser la mise en péril des autres. Aminata Diallo et ses complices n’ont pas seulement tenté de voler des bêtes : ils ont semé la peur, armés jusqu’aux dents, prêts à la violence.

L’exemple de Malicounda doit alerter. La société sénégalaise ne peut tolérer que des figures féminines, censées être porteuses d’espoir, se convertissent en instigatrices du crime. Il faut renforcer la prévention, offrir des alternatives réelles aux jeunes femmes, mais aussi appliquer sans faiblesse la loi. Si nous cédons à la complaisance, nous risquons d’assister à une banalisation de la délinquance féminine organisée.

Aminata Diallo brise les stéréotypes, mais dans le pire sens : elle prouve que la femme peut être non pas victime, mais actrice centrale d’un système criminel. Loin d’un modèle à suivre, elle est l’illustration d’un danger croissant : celui d’une criminalité sans scrupules, où le genre ne constitue plus une barrière. Face à cette réalité, il est urgent de rappeler que l’émancipation féminine doit rimer avec progrès, et non avec effondrement moral.

Article opinion écrit par la créateur de contenu : Mamadou Lamine.
Mis en ligne : 28/08/2025

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