L’insalubrité gagne du terrain : Grand-Yoff abandonnée à son sort - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Environnement | Par Eva | Publié le 29/08/2025 02:08:15

L’insalubrité gagne du terrain : Grand-Yoff abandonnée à son sort

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À Grand-Yoff, la présence de vaches en pleine rue attire de plus en plus l’attention. Loin de se limiter aux habituels problèmes liés aux eaux usées et aux canalisations bouchées, l’insalubrité dans cette commune est désormais renforcée par la cohabitation directe entre habitants et troupeaux de bovins. Des vaches locales ou importées sont attachées le long des murs, devant les maisons ou même sur la chaussée, transformant certains quartiers en espaces où boue et déchets se mêlent à la circulation quotidienne.

Les observations sur le terrain révèlent l’ampleur du phénomène. Aux abords de la ligne du BRT, un troupeau patauge dans la boue, séparé du passage par quelques barrières insuffisantes. Pour le propriétaire, ce site est « régulièrement entretenu », mais il est difficile de considérer que quelques sacs de sable suffisent à résoudre le problème de fond. Plus loin, à Khar Yalla, des vaches importées se retrouvent devant des habitations ou contre les murs d’un centre de santé. Cette situation dépasse le simple désagrément visuel : elle pose de réels risques pour l’hygiène et la santé publique.

Cette pratique, qui se banalise, met en évidence une faille majeure dans la gestion urbaine de Grand-Yoff. Lorsqu’on constate que « chacun fait ce qu’il veut », il ne s’agit pas d’un constat anodin, mais d’un signe de défaillance des autorités locales. La mairie et les services d’hygiène ont pour mission de protéger les habitants et de réguler l’espace public. Leur absence effective dans cette régulation laisse place à un laisser-aller inquiétant, où les normes sanitaires et urbanistiques ne sont pas appliquées, et où l’intérêt collectif est sacrifié aux comportements individuels.

Cette situation n’est pas unique à Dakar. Dans d’autres villes africaines confrontées à une urbanisation rapide, comme Lagos ou Nairobi, l’élevage informel en milieu urbain a également créé des tensions et des risques sanitaires. Là où des politiques claires ont été mises en place en organisant des marchés d’animaux ou en désignant des zones spécifiques pour l’élevage, la coexistence entre ville et élevage reste possible. À Grand-Yoff, l’absence de mesures comparables contribue à la dégradation du cadre de vie et à la frustration des habitants.

Au-delà des problèmes d’hygiène, ce phénomène affecte l’image de la commune et le quotidien de ses résidents. Les habitants expriment une gêne légitime face à ces troupeaux qui occupent l’espace public, compliquant la circulation, favorisant les accumulations de déchets et augmentant les risques de maladies. La cohabitation non régulée entre humains et animaux transforme des rues autrefois praticables en zones insalubres, ce qui aurait pu être évité avec une organisation minimale et un encadrement approprié.

Il est clair que la question dépasse le simple élevage : elle révèle un manque de planification urbaine et de contrôle municipal, et met en lumière l’importance d’une action coordonnée pour préserver la santé et le bien-être des habitants. La mairie et les autorités locales ont l’opportunité d’agir, en définissant des espaces dédiés pour l’élevage et en appliquant les normes d’hygiène. Tant que ce rôle n’est pas assumé, les habitants continueront de subir les conséquences d’un cadre de vie mal encadré.

En somme, l’élevage de vaches dans les rues de Grand-Yoff est bien plus qu’un problème de saleté visible : il reflète une absence d’autorité et de régulation urbaine. Les habitants, confrontés quotidiennement à cette situation, ne demandent pas l’impossible : ils souhaitent simplement un environnement sain et organisé, où la ville fonctionne pour tous, et non au gré de pratiques individuelles non encadrées.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Eve Sagna.
Mis en ligne : 29/08/2025

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