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L’affaire récente survenue à Sicap Mbao interpelle plus qu’elle n’étonne. Une jeune femme de 20 ans, A. Ndour, a été arrêtée après avoir attiré son compagnon dans un guet-apens où cinq individus armés l’ont dévalisé. Si l’histoire, rapportée par le quotidien Libération, ressemble à un scénario de polar, elle reflète une réalité qui mérite réflexion : les femmes ne sont plus seulement des victimes dans le monde du crime, certaines en deviennent les instigatrices.
Traditionnellement, la perception sociale de la criminalité féminine les cantonnait à un rôle secondaire ou passif. On les voyait souvent comme complices par nécessité ou manipulées par des hommes. L’exemple de Sicap Mbao montre que cette vision est dépassée. A. Ndour a planifié et orchestré le stratagème en toute conscience, mettant en place un piège destiné à exploiter la naïveté et la confiance de son compagnon. Son acte révèle que la ruse et la manipulation, souvent associées à des stéréotypes féminins, peuvent aussi devenir des armes de prédation dans le crime organisé.
Le phénomène n’est pas unique au Sénégal. Dans plusieurs pays d’Afrique et d’Europe, les forces de l’ordre constatent une participation croissante des femmes dans des braquages, des réseaux de trafic ou des escroqueries. Ces nouvelles formes de criminalité féminine remettent en question les stratégies de prévention et de répression, souvent conçues pour traiter la femme comme une victime plutôt que comme une instigatrice potentielle. Ignorer cette réalité risque de laisser des failles importantes dans la sécurité publique.
L’affaire de Sicap Mbao illustre également l’évolution des moyens et des modes opératoires. L’usage d’un stratagème amoureux pour piéger une victime n’est pas anodin : il exploite la confiance affective et joue sur l’émotion pour atteindre un objectif criminel. Cette approche démontre que certaines femmes s’inscrivent désormais dans des logiques de planification et de manipulation qui rivalisent avec celles des hommes. La vigilance des riverains, qui ont permis de neutraliser les protagonistes, souligne la nécessité de sensibiliser le public aux nouvelles formes de délinquance.
Enfin, cette situation pousse à repenser les représentations et les réponses institutionnelles. Les politiques de prévention doivent intégrer cette nouvelle donne, former les agents et informer la population pour que les comportements délictueux, quelle que soit leur origine, puissent être anticipés. De même, les campagnes éducatives doivent dépasser les clichés et montrer que la criminalité n’a pas de genre.
A. Ndour ne constitue pas un cas isolé mais incarne un phénomène émergent : la montée en puissance des femmes dans des actes criminels organisés. L’histoire de Sicap Mbao démontre que la vigilance et la remise en question des stéréotypes sont désormais indispensables. La société doit reconnaître cette évolution et adapter ses outils de prévention et de sanction pour répondre à une réalité où la criminalité féminine devient de plus en plus audacieuse et structurée.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ama Mbaye.
Mis en ligne : 31/08/2025
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