Sénégal 2050 : Le rêve s'éteint avant même de commencer  - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 18/10/2025 03:10:30

Sénégal 2050 : Le rêve s'éteint avant même de commencer 

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L’article de Youssouf Sané sur le référentiel Sénégal 2050 met en lumière les défis auxquels ce projet ambitieux fait face un an après son lancement par le Président Diomaye Faye. Malgré des promesses d’une feuille de route claire pour les 25 prochaines années, il devient évident que le référentiel accuse déjà un retard significatif, soulevant des interrogations quant à sa viabilité et son efficacité. Ce constat alarmant mérite une attention particulière, car il pourrait remettre en question les fondements mêmes de la politique économique du Sénégal.

Le référentiel Sénégal 2050 a été présenté comme un cadre stratégique destiné à transformer l’économie du pays en se basant sur quatre axes principaux : une économie compétitive, le renforcement du capital humain, le développement durable et une gouvernance efficace. Cependant, un an après son lancement, les critiques fusent, notamment de la part d’économistes qui pointent un manque de préparation et de ressources pour sa mise en œuvre. La situation actuelle du pays, marquée par un surendettement croissant, complique encore davantage les perspectives de réalisation de cette vision.

L’analyse des propos de Dr Seydou Bocoum et de Maissa Babou révèle une inquiétude partagée concernant l’absence d’une stratégie concrète pour la mise en œuvre de Sénégal 2050. En effet, le vice-président du Laboratoire de recherche économique et monétaire souligne que le modèle néolibéral sur lequel repose ce référentiel est déjà obsolète, comparable à un vieux moteur qui peine à démarrer. De plus, Maissa Babou évoque un « retard considérable » dans l’exécution des projets, une situation qui rappelle celle d’un navire à l’arrêt, incapable de prendre le large en raison de vents contraires.

Les arguments en faveur de cette critique sont nombreux. D’abord, le surendettement du Sénégal empêche d’accéder aux marchés financiers internationaux, limitant ainsi les possibilités de financement des projets prévus dans le référentiel. De plus, l’absence d’articulation claire entre le référentiel et le Plan de redressement économique et social (PRES) soulève des doutes quant à la cohérence des politiques publiques mises en place. Le PRES, bien qu’il puisse apporter des ressources supplémentaires, ne peut pas compenser les lacunes structurelles du référentiel Sénégal 2050.

L’angle de cette réflexion se concentre sur la notion de retard à l’allumage, qui devient de plus en plus préoccupante au fur et à mesure que le temps passe. Au lieu de servir de catalyseur pour le développement, le référentiel semble s’enliser dans des promesses non tenues et des stratégies floues. La comparaison avec d’autres pays africains qui ont su mettre en place des référentiels efficaces et concrets souligne la nécessité d’une approche plus pragmatique et réaliste pour le Sénégal.

Des études récentes sur les politiques économiques en Afrique montrent que les pays qui réussissent à sortir de la pauvreté adoptent des modèles de développement inclusifs et adaptés à leur contexte. Le Sénégal, en continuant sur la voie néolibérale du FMI, risque de se retrouver piégé dans un cycle d’endettement et d’inefficacité. Il est essentiel de réévaluer les choix stratégiques pour éviter de reproduire les erreurs du passé.

Le référentiel Sénégal 2050, bien qu’ambitieux sur le papier, accuse déjà un retard significatif dans sa mise en œuvre, suscitant des doutes quant à sa viabilité. Le manque de ressources, l’absence de stratégie claire et les choix économiques discutables soulignent la nécessité d’une réévaluation urgente de cette feuille de route. Le Sénégal doit agir rapidement pour éviter de s’enliser dans des promesses non tenues et redéfinir ses priorités économiques.

Il faut que les citoyens, les acteurs économiques et les décideurs s’engagent dans un dialogue constructif pour redéfinir les orientations stratégiques du Sénégal. Ensemble, ils peuvent contribuer à un avenir plus prometteur, en veillant à ce que les politiques publiques soient réellement adaptées aux besoins du pays et de sa population.

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Mariétou N.
Mis en ligne : 18/10/2025

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