Taxe sur les paiements en espèces : Auchan, le complice du gouvernement ? - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Economie | Par Eva | Publié le 20/10/2025 03:10:30

Taxe sur les paiements en espèces : Auchan, le complice du gouvernement ?

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Récemment, Auchan-Sénégal a annoncé l’instauration d’un droit de timbre de 1 % sur tous les paiements effectués en espèces. Cette décision, loin d’être anodin, alourdit le fardeau financier des consommateurs déjà éprouvés par une inflation galopante. En tant que citoyen et consommateur, je ressens une profonde inquiétude face à cette nouvelle mesure, qui semble ignorer la réalité économique de nombreux Sénégalais.

Le contexte économique au Sénégal est déjà tendu. Les prix des denrées alimentaires et des biens de consommation courante continuent d’augmenter, rendant la vie quotidienne de plus en plus difficile pour de nombreux ménages. Dans ce cadre, la décision d’Auchan d’instaurer une taxe sur les paiements en espèces apparaît comme une mesure inopportune et déconnectée des réalités vécues par les consommateurs.

Selon le communiqué de l’enseigne, cette taxe est en conformité avec la loi n°2025-18 du 27 septembre 2025, visant à encadrer les transactions en numéraire et à renforcer la collecte fiscale. Cependant, cette justification ne fait que masquer l’impact négatif sur les finances des clients.

L’introduction de ce droit de timbre de 1 % sur les paiements en espèces, quel que soit le montant, soulève de nombreuses questions. En effet, chaque fois qu’un client effectue un achat, il doit désormais considérer non seulement le prix du produit, mais aussi ce coût additionnel. Pour un consommateur qui achète un article à 1 000 FCFA, cela revient à payer 1 010 FCFA. Cette augmentation, bien que minime en apparence, s’accumule rapidement et peut avoir des conséquences significatives sur le budget familial, surtout pour ceux qui peinent déjà à joindre les deux bouts.

Je compare cette situation à une goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les consommateurs, déjà accablés par la hausse des prix, se voient imposer un nouveau fardeau, alors qu’ils devraient être soutenus dans leur pouvoir d’achat. De plus, en collectant cette taxe pour le compte de l’État, Auchan semble se dédouaner de ses responsabilités envers ses clients, en transférant le poids de cette décision sur leurs épaules.

Le premier argument qui renforce mon point de vue est que cette taxe est une forme de double peine pour les consommateurs. En effet, non seulement ils doivent faire face à des prix en constante augmentation, mais ils doivent également s’acquitter d’une taxe qui ne fait qu’aggraver leur situation financière. Cette décision s’inscrit dans une tendance plus large où les grandes enseignes semblent privilégier les intérêts fiscaux au détriment du bien-être de leurs clients.

Deuxièmement, il est normal de souligner que les paiements en espèces sont souvent le dernier recours pour de nombreux Sénégalais. Dans un pays où les systèmes bancaires ne sont pas encore accessibles à tous, cette taxe sur les paiements en espèces ne fait qu’exclure davantage les personnes qui n’ont pas les moyens d’utiliser des alternatives de paiement. En ce sens, Auchan ne fait pas que taxer, elle marginalise une partie de la population.

Il est impératif de questionner la logique derrière cette mesure. Pourquoi imposer une taxe qui ne fait qu’appauvrir les consommateurs déjà en difficulté ? Cette décision semble s’inscrire dans une politique de profit à court terme, sans considération pour l’impact à long terme sur la fidélité des clients. Je suis convaincu qu’une entreprise prospère est celle qui prend en compte les besoins et les préoccupations de ses clients. En imposant cette taxe, Auchan risque de perdre la confiance de sa clientèle, qui pourrait se tourner vers des alternatives plus respectueuses de leur pouvoir d’achat.

Pour étayer cette analyse, il est normal de rappeler que d’autres pays ont déjà connu des mesures similaires, souvent avec des résultats désastreux sur le plan économique et social. Par exemple, en Argentine, l’instauration de taxes sur les paiements en espèces a conduit à une aggravation de la pauvreté, avec une population qui se sentait de plus en plus étranglée par des mesures qui, à première vue, semblaient justifiées par des raisons fiscales. Au Sénégal, nous ne devons pas reproduire les mêmes erreurs.

La décision d’Auchan d’appliquer un droit de timbre de 1 % sur les paiements en espèces est une mesure qui, loin d’apporter des bénéfices, alourdit le fardeau des consommateurs déjà éprouvés par la hausse des prix. Il faut que les entreprises prennent conscience de l’impact de leurs décisions sur la vie quotidienne des Sénégalais.

Je vous invite, chers lecteurs, à exprimer votre voix face à cette situation. Engageons-nous ensemble pour faire entendre notre mécontentement et exiger des mesures qui soutiennent réellement le pouvoir d’achat des consommateurs. Ne laissons pas les grandes enseignes dicter notre quotidien sans tenir compte de nos réalités.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Khadim D.
Mis en ligne : 21/10/2025

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