Gaza : Quand l’aide humanitaire devient une arme de guerre - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Eva | Publié le 29/10/2025 07:10:15

Gaza : Quand l’aide humanitaire devient une arme de guerre

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La Fondation humanitaire pour Gaza (GHF), initiative israélo-américaine présentée comme une solution à la crise humanitaire dans l’enclave, a cessé ses activités après des mois de controverses et de massacres répétés. Selon notre correspondant Rami al-Meghari, ses quatre centres de distribution sont désormais à l’arrêt, laissant derrière eux un bilan macabre : environ un millier de Palestiniens tués depuis le printemps 2025, victimes de tirs alors qu’ils tentaient d’obtenir de l’aide alimentaire.

Si la GHF évoque une pause « pour ajustements », les preuves s’accumulent : ces drames ne sont pas des accidents, mais le résultat prévisible d’un système conçu pour humilier, contrôler, et non pour sauver.

Créée en février 2025 avec le soutien d’Israël et des États-Unis, la GHF a été déployée dans un contexte de blocus total imposé à Gaza depuis mars 2025, aggravant une crise humanitaire déjà catastrophique. Son financement (30 millions de dollars américains annoncés), sa gouvernance opaque (dont un directeur évangélique proche de Donald Trump), et sa militarisation (vétérans américains reconvertis en miliciens privés, encadrés par l’armée israélienne) ont immédiatement suscité l’indignation des agences de l’ONU et des ONG comme Oxfam. La GHF a systématiquement contourné les acteurs humanitaires traditionnels, imposant un modèle privatisé et sécurisé, où l’aide est conditionnée à des déplacements de population et à une soumission aux règles israéliennes.

Les témoignages recueillis par l’Associated Press, Médecins Sans Frontières (MSF), et d’autres organisations sont accablants : des mercenaires américains, « souvent non qualifiés, lourdement armés et semblant disposer du droit de tout faire », ont ouvert le feu sur des civils affamés, lançant même des grenades. Des vidéos et SMS internes révèlent des scènes où des voix applaudissent après des tirs mortels : « Je crois que vous en avez touché un ». À Tel al-Sultan, le 27 mai 2025, des chars israéliens ont délibérément tiré sur une foule, faisant 10 morts et 62 blessés, un « crime de guerre à part entière » selon le bureau des médias de Gaza.

Les survivants décrivent des files d’attente organisées pour créer la panique, des civils insultés, traités de « mendiants », puis abattus sans discrimination. MSF parle d’un « piège mortel » : depuis mai 2025, plus de 1 000 personnes ont été tuées et 7 200 blessées près des centres GHF, transformant l’aide en « orchestrated killing ». La Fondation a même été accusée par des experts de l’ONU d’exploiter l’aide « à des fins militaires et géopolitiques secrètes », appelant à sa dissolution immédiate.

L’ONU et des ONG comme la FIDH ou Human Rights Watch affirment que les tirs sur des civils près des centres d’aide constituent des crimes de guerre. La GHF, en coordination avec l’armée israélienne, a « militarisé » l’aide, bafouant les principes de neutralité et d’impartialité.

Plusieurs organisations ont menacé la GHF de poursuites pour complicité de crimes de guerre, crimes contre l’humanité, voire génocide. La Suisse a même ouvert une enquête pour éviter d’être complice, après des plaintes déposées par TRIAL International.

Cette instrumentalisation rappelle les sièges de Sarajevo ou les camps de réfugiés syriens, où l’aide était détournée pour affamer ou déplacer des populations. À Gaza, comme en Syrie, l’aide est devenue un outil de contrôle et de punition collective.

Témoignages accablants :

Abu Amir, survivant du 1er juin 2025 : « Les soldats nous ont humiliés, puis tiré comme sur des proies. »

Un travailleur humanitaire à la BBC : « J’ai vu mes collègues tirer sur des Palestiniens affamés. »

Un officier supérieur cité par Wikipédia : « Les massacres sont le fruit de l’idéologie partagée par les commandants sur le terrain. »

La GHF n’était pas une solution humanitaire, mais un rouage de l’occupation. Son échec sanglant doit servir de leçon : l’aide ne peut être privatisée, militarisée, ou soumise à des logiques géopolitiques. La communauté internationale doit exiger des comptes, soutenir les enquêtes de la Cour pénale internationale, et rétablir un accès libre et sécurisé à l’aide pour Gaza. Comme l’a souligné le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme, chaque attaque contre des civils près des centres d’aide doit faire l’objet d’une enquête, et les responsables doivent répondre de leurs actes.

L’histoire jugera sévèrement ceux qui ont transformé la charité en crime. Il faut d’agir.

Comment la communauté internationale peut-elle garantir que l’aide humanitaire ne sera plus jamais utilisée comme arme de guerre, à Gaza comme ailleurs ?

Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Dame Mbaye.
Mis en ligne : 29/10/2025

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