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Récemment, l’arrestation d’une jeune prostituée nigériane à Ziguinchor, B. D. Elohr, alias « Nelly », a suscité une onde de choc au Sénégal. Accusée d’avoir voulu « contaminer le maximum de Sénégalais » au VIH, cette affaire soulève des questions sur la manipulation médiatique et ses conséquences. Cette situation risque d’alimenter des discours xénophobes contre les étrangers, amplifiant ainsi la stigmatisation et la peur.
La prostitution, un sujet délicat et souvent tabou, est au cœur de cette affaire. Nelly, âgée de 23 ans, a été arrêtée après que des messages compromettants aient été révélés, insinuant qu’elle aurait des relations sexuelles non protégées avec ses clients. Cette situation est d’autant plus préoccupante dans un contexte où les maladies sexuellement transmissibles, notamment le VIH, continuent d’affecter de nombreuses vies. Mais au-delà des faits, il est essentiel de s’interroger sur la manière dont cette histoire est relayée par les médias et sur l’impact que cela peut avoir sur la perception des étrangers dans notre société.
L’article de Libération met en lumière des éléments troublants. Bien que Nelly ait reconnu être porteuse du VIH, elle affirme avoir un suivi médical strict et n’avoir manqué qu’un seul rendez-vous. En revanche, les médias semblent se concentrer sur l’aspect sensationnel de son arrestation, laissant de côté les nuances de sa situation. Cette approche peut créer une image déformée de la réalité, comparable à celle d’un miroir déformant qui amplifie les défauts tout en cachant les qualités. En effet, en présentant Nelly comme une menace, les médias alimentent une peur irrationnelle envers les étrangers, renforçant ainsi les stéréotypes négatifs.
Il est important de souligner que l’extrême précarité dans laquelle vivent de nombreuses personnes migrantes, comme Nelly, les pousse souvent à des choix difficiles. Les discours haineux et xénophobes qui émergent dans de telles situations ne font qu’accentuer leur vulnérabilité. Comparativement à un feu de forêt, chaque mot prononcé peut embraser les esprits et raviver des tensions latentes. Au lieu de favoriser un dialogue constructif, cette affaire pourrait renforcer des préjugés déjà bien ancrés au sein de la société.
Nous devons reconnaître que derrière chaque chiffre et chaque accusation se cache une vie humaine. Nelly n’est pas seulement une prostituée, mais une jeune femme en quête de survie, confrontée à des défis inimaginables. Les médias doivent jouer un rôle de responsabilité, en évitant de réduire les individus à des stéréotypes. La manière dont nous parlons des étrangers, surtout dans des contextes délicats, peut façonner les attitudes et les comportements de la société. En ce sens, il est impératif d’adopter un discours qui favorise l’empathie plutôt que la peur.
Des études montrent que la stigmatisation liée au VIH et aux migrants est un phénomène mondial. Au Sénégal, comme ailleurs, les étrangers sont souvent perçus comme des boucs émissaires, responsables de maux sociaux. Les discours médiatiques peuvent exacerber cette dynamique, créant un climat de méfiance et de rejet. En éclairant ces enjeux, nous pouvons mieux comprendre l’impact de l’information sur la société et le besoin d’une approche plus nuancée et compassionnelle.
L’affaire de Nelly ne doit pas être réduite à une simple accusation. Elle met en lumière la nécessité d’une réflexion plus profonde sur la manière dont les médias traitent les sujets sensibles et sur les conséquences que cela peut avoir sur les étrangers. Mon appel est clair : engageons-nous à promouvoir un discours qui valorise l’humanité de chacun, indépendamment de son origine.
Je vous invite à réfléchir à la manière dont nous consommons l’information et à partager cet article pour sensibiliser vos proches à l’importance d’un discours responsable et empathique. Ensemble, œuvrons pour un monde où la compassion prime sur la peur.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Kadia K.
Mis en ligne : 14/11/2025
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