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L’affaire récente impliquant M. Touré, un enseignant-chercheur de Batiprom, met en lumière des problèmes alarmants de gouvernance tant dans le secteur public que privé. Accusé d’un abus de confiance de 1,2 milliard FCFA, cet incident soulève des questions importantes sur la manière dont la confiance est souvent mal placée dans des systèmes censés garantir transparence et responsabilité. Il est impératif de s’interroger sur les mécanismes qui permettent de telles dérives.
M. Touré a été interpellé par la Division des investigations criminelles (DIC) suite à une plainte du directeur général de Batiprom. En 2022, l’entreprise avait établi un contrat de sous-traitance avec Naffco, une société de Dubaï, pour des projets d’envergure liés au ministère de l’Intérieur. En tant que gestionnaire de Batiprom, M. Touré avait reçu une procuration bancaire, lui conférant un pouvoir considérable. Ce contexte met en exergue la vulnérabilité des structures de gouvernance lorsque des individus jouissent d’une confiance excessive sans contrôle adéquat.
L’audition de M. Touré révèle un scénario où la confiance accordée à un individu peut mener à des abus flagrants. Bien qu’il ait affirmé avoir utilisé les fonds pour exécuter le contrat de sous-traitance, ses déclarations manquent de fondement. Les enquêteurs ont mis au jour des virements suspects vers son compte personnel, illustrant une dynamique où la gestion des fonds publics peut facilement basculer dans le détournement. Comme le souligne un expert en gouvernance : « La confiance, sans surveillance, est comme un feu sans pare-feu ; elle peut rapidement devenir incontrôlable. »
L’affaire Touré n’est pas un cas isolé, mais plutôt symptomatique d’un malaise plus large. Dans de nombreuses entreprises, la gestion des fonds est souvent confiée à des individus sans mécanismes de contrôle rigoureux. Cette situation rappelle les dérives observées dans d’autres secteurs, où la confiance a été exploitée à des fins personnelles, laissant des institutions entières en proie à des scandales. Par ailleurs, le manque de transparence dans les processus décisionnels contribue à une culture de l’impunité, où les responsables d’abus échappent à la justice.
En examinant cette affaire, il est normal de considérer l’impact d’un tel abus sur la perception du public vis-à-vis des institutions. La confiance, élément fondamental dans toute relation, se fissure lorsque des cas comme celui-ci émergent. La situation de M. Touré illustre non seulement un échec personnel, mais également un échec systémique qui nécessite une réévaluation des pratiques de gouvernance. Comme le dit un analyste : « La confiance doit être méritée, non présumée. »
Des études montrent que des systèmes de contrôle interne robustes sont essentiels pour prévenir les abus de confiance. Des exemples internationaux, comme ceux des pays nordiques, illustrent comment une transparence accrue et un suivi rigoureux des finances publiques peuvent réduire significativement les cas de détournement. En revanche, dans des contextes où la surveillance est laxiste, les dérives se multiplient, fragilisant la confiance des citoyens envers leurs institutions.
L’affaire M. Touré est révélatrice d’un problème structurel qui affecte la gouvernance dans le secteur public et privé. Elle souligne l’importance d’instaurer des mécanismes de contrôle stricts pour éviter que la confiance accordée à certains individus ne se transforme en opportunité d’abus. Il est impératif de repenser nos systèmes de gouvernance pour restaurer la confiance du public.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Harona Diouf.
Mis en ligne : 10/10/2025
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