Article écrit par le créateur de contenu : Adzofall.
La scène politique malienne a récemment été marquée par une nouvelle vague de répression avec l’arrestation de onze opposants au régime militaire. Ces individus ont été appréhendés à Bamako alors qu’ils se réunissaient pour appeler au retour des civils à la tête du pays.
Cette arrestation survient dans un contexte de tensions croissantes et de promesses non tenues par le militaire dirigée par le colonel Assimi Goïta. Les opposants, parmi lesquels figurent des présidents de partis politiques et des mouvements civils, avaient signé une déclaration le 31 mars dernier, exigeant le transfert du pouvoir aux civils et la tenue d’élections présidentielles dans les plus brefs délais.
Cette déclaration dénonçait le vide juridique et institutionnel laissé par la junte après l’expiration du délai initialement prévu pour le retour des civils au pouvoir.
La réunion clandestine qui a conduit à leur arrestation s’est tenue au domicile d’un responsable de la coalition des opposants. Selon des sources judiciaires, ces arrestations sont justifiées par l’interdiction des activités politiques décrétée par les militaires en 2024. Les détenus sont actuellement retenus à la Brigade d’Investigation Judiciaire (BIJ) à Bamako et devraient être présentés au procureur.
Depuis leur prise de pouvoir en 2020, la junte malienne a consolidé son emprise par un second coup d’État en mai 2021 et a progressivement restreint les libertés politiques. En 2022, elle avait promis de céder le pouvoir aux civils d’ici fin mars 2024 après des élections prévues en février, mais ces élections ont été reportées à une date indéterminée, exacerbant les frustrations au sein de la population et parmi les acteurs politiques.
La communauté internationale et les organisations de défense des droits de l’homme ont vivement réagi à ces arrestations, dénonçant une énième violation des libertés fondamentales au Mali. La coalition des opposants a condamné ces arrestations qu’elle qualifie d’arbitraires et exige la libération immédiate des détenus. Elle accuse la junte de mener une campagne de répression visant à étouffer toute forme de dissidence et à prolonger indéfiniment son maintien au pouvoir.
Le Mali, confronté depuis 2012 à une grave crise multidimensionnelle, notamment sécuritaire avec la menace jihadiste, voit ses espoirs de stabilité démocratique s’éloigner. Le report des élections et la répression croissante des opposants accentuent les inquiétudes quant à l’avenir politique du pays. Tandis que la junte continue de justifier ses actions par des impératifs de sécurité et d’unité nationale, les voix s’élèvent de plus en plus pour réclamer le respect des promesses de transition démocratique et la fin des mesures autoritaires.
Dans ce climat de tensions, l’arrestation des onze opposants apparaît comme un test décisif pour la junte et sa capacité à gérer les aspirations démocratiques du peuple malien. La communauté internationale suit de près l’évolution de la situation, soulignant l’importance du respect des droits de l’homme et de la tenue d’élections libres et transparentes pour garantir la stabilité et la paix au Mali.
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