Article écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita.
L’autosuffisance alimentaire au Sénégal est un enjeu national, à la fois financier et sanitaire. Malgré les progrès réalisés, les objectifs fixés ne sont pas atteints.
L’une des causes principales de cet échec est la faiblesse de l’utilisation des semences certifiées. Le système semencier sénégalais souffre de dysfonctionnements importants. Les semences certifiées sont cruciales pour…
…augmenter la productivité agricole, garantir des récoltes de qualité et obtenir des rendements supérieurs. Pourtant, leur utilisation reste limitée au Sénégal en raison de problèmes institutionnels, légaux, opérationnels et techniques. Tous les maillons de la chaîne sont affectés, du développement des variétés à la commercialisation.
Le Conseil national consultatif des semences et des plantes (CNCSP) ne remplit pas pleinement son rôle en raison d’un manque de moyens, d’une absence de contrôle sur les semences étrangères et d’une lenteur dans la diffusion des nouvelles variétés. La recherche souffre également de l’insuffisance de financement pour les programmes de sélection végétale et de multiplication.
La production des semences de prébase et de base est insuffisante. Les organisations professionnelles de producteurs de semences manquent de formation et d’identification. Le système de contrôle et de certification des semences est inefficace, avec un nombre insuffisant de contrôleurs et des services officiels de contrôle mal dotés en ressources humaines, financières et matérielles.
Pour remédier à ces problèmes, plusieurs recommandations ont été formulées : créer une structure nationale autonome pour le contrôle et la certification des semences ; fournir les moyens humains, financiers et matériels nécessaires aux services de contrôle ; renforcer la recherche variétale ; et assurer la production de semences de qualité en quantité suffisante pour les agriculteurs.
Un effort particulier doit être fait pour améliorer la diffusion des nouvelles variétés. Pour les espèces horticoles, le processus de contrôle et de certification doit être systématisé et la production de semences horticoles, telles que l’oignon et la pomme de terre, doit être relancée.
À court terme, il est crucial d’améliorer la coordination entre les acteurs, de mettre en place un fonds semencier pour soutenir le CNCSP, la DISEM et l’ISRA, de fournir une autonomie financière à l’unité de production de semences de l’ISRA, et de renforcer les structures de contrôle sur le terrain. Les points de collecte et les magasins de stockage doivent être équipés de matériels adéquats.
À long terme, il est nécessaire de créer un programme de production de semences légumières et un système de contrôle et de certification. Il faut aussi contrôler l’introduction et la commercialisation des semences horticoles importées, appliquer rigoureusement la réglementation harmonisée sur les semences de la CEDEAO et obtenir une carte professionnelle pour tous les multiplicateurs de semences.
L’atteinte de l’autosuffisance alimentaire au Sénégal passe par une utilisation accrue des semences certifiées. Cela nécessite une réforme profonde du système semencier, une coordination efficace entre les différents acteurs, ainsi que des investissements en recherche, production et contrôle des semences. Le chemin reste long, mais avec une volonté politique forte, le Sénégal peut relever ce défi crucial.
Article écrit par le créateur de contenu : Rahime Pipita
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