Surplombant la ville de Bakel, une butte connue sous le nom de « montagne centrale » abrite une maison historique, où aurait séjourné l’explorateur René Caillié lors de son voyage vers Tombouctou.
Mais plus qu’un simple lieu de passage, Bakel est aussi le théâtre d’événements marquants de l’histoire coloniale sénégalaise. Au centre de cette histoire se trouve le Fort de Bakel, une fortification qui a joué un rôle stratégique majeur dans la conquête et la résistance de l’Afrique de l’Ouest.
Le Fort de Bakel a été renforcé à partir de 1854 par Louis Faidherbe, alors gouverneur du Sénégal. Faidherbe, conscient de la position géographique clé de Bakel sur le fleuve Sénégal, souhaitait faire de ce fort un bastion défensif contre les résistances locales, notamment celle d’El Hadj Oumar Tall, qui menait une guerre de conquête islamique en Afrique de l’Ouest. Le fort devait non seulement protéger les intérêts français, mais aussi servir de point d’ancrage pour l’expansion coloniale.
Un événement marquant dans l’histoire de ce fort est la bataille de Bakel, qui s’est déroulée en avril 1886. Cette bataille opposa le marabout Mamadou Lamine Dramé, leader spirituel et militaire de la résistance à la présence coloniale française, au roi Moussa Molo, un allié des Français.
Mamadou Lamine Dramé, symbole de la résistance anticoloniale, fut défait par les forces coalisées franco-africaines. Cette victoire scella le contrôle de Bakel par la France et renforça son emprise sur la région. La défaite de Mamadou Lamine marqua un tournant dans l’histoire de la résistance à la colonisation au Sénégal.
Aujourd’hui, le Fort de Bakel abrite la préfecture et se dresse toujours fièrement, témoin d’un passé tourmenté où résistances et ambitions coloniales s’affrontaient. Ce lieu est chargé de mémoire, rappelant les luttes menées par les populations locales pour préserver leur autonomie face à la pénétration européenne.
Au-delà de son architecture robuste et de sa position stratégique, le Fort de Bakel est un symbole de la confrontation entre deux mondes : celui de l’empire colonial et celui des résistances africaines. Il incarne les espoirs et les défaites, les alliances et les trahisons, qui ont façonné l’histoire du Sénégal et de toute l’Afrique de l’Ouest. Un rappel que l’histoire n’est jamais figée, mais construite à travers les luttes et les sacrifices des hommes et des femmes.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Activiste
Mis en ligne : 31/10/2024
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.