Dubaï est souvent vantée comme l’une des villes les plus sûres au monde. Les nombreuses lois strictes, technologies avancées et politiques de tolérance zéro font de l’émirat un havre de paix pour les résidents, touristes et investisseurs. Mais derrière ce vernis de perfection se cache une réalité bien plus inquiétante. Car si Dubaï est sûre, c’est souvent au prix de la liberté, de l’intimité, et des droits fondamentaux.
Dubaï, l’un des sept émirats des Émirats arabes unis, a connu une ascension fulgurante. Entre gratte-ciel futuristes, centres commerciaux démesurés et campagnes touristiques luxueuses, la ville fascine. Elle se positionne désormais comme un modèle de modernité et de sécurité. Pourtant, cette vitrine cache un système autoritaire où la sécurité est brandie comme prétexte pour museler toute forme de liberté individuelle.
Une série de réglementations, à première vue, rassure : vidéosurveillance intelligente, tolérance zéro face aux délits, interdictions strictes sur la consommation de drogue, ou encore régulation du contenu sur les réseaux sociaux. Mais une lecture plus attentive révèle une autre réalité : Dubaï est une ville où chaque geste est scruté, chaque opinion surveillée, chaque comportement codifié.
Un système de surveillance digne d’un État policier : Caméras dotées d’IA, reconnaissance faciale, drones, stations de police sans officiers humains… Ce n’est plus de la prévention, c’est de la surveillance de masse. À Dubaï, chaque déplacement est enregistré. Où sont passés le droit à la vie privée et la présomption d’innocence ?
Des lois liberticides déguisées en normes sociales : L’interdiction des démonstrations publiques d’affection, la censure des tenues, les amendes pour “comportement inapproprié” en public sont autant d’atteintes aux libertés individuelles. Sous couvert de respect des valeurs locales, l’État impose une morale rigide à tous, y compris aux touristes.
Criminalisation de l’expression et des opinions : Diffuser des “fausses informations” ou “contenus offensants” peut valoir la prison. Qui définit ce qui est offensant ? L’État. Résultat : les voix dissidentes, les journalistes, les activistes, les simples utilisateurs de réseaux sociaux vivent dans la peur constante d’être sanctionnés.
Une sécurité qui ne s’applique pas à tous : Si la ville est sûre pour les riches touristes, elle l’est beaucoup moins pour les travailleurs migrants. Conditions de travail difficiles, salaires impayés, visas révoqués à tout moment : la réglementation du travail à Dubaï n’empêche en rien les abus, elle les masque.
Des organisations comme Human Rights Watch ou Amnesty International pointent régulièrement du doigt les restrictions des libertés aux Émirats arabes unis. Des villes comme Copenhague ou Tokyo, elles aussi réputées pour leur sécurité, mais où la liberté d’expression, les droits syndicaux et le respect de la vie privée sont également garantis. La sécurité n’a donc pas à être synonyme d’oppression.
Dubaï n’est pas un modèle à suivre. Oui, la ville est propre, sûre et organisée. Mais cette sécurité est obtenue en étouffant les libertés les plus élémentaires. Ce n’est pas un exemple de société moderne, mais un mirage technocratique fondé sur la peur et le contrôle. Le véritable défi des sociétés contemporaines n’est pas d’imposer l’ordre par la surveillance et la répression, mais de concilier sécurité et liberté.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Ibrahima Wade.
Mis en ligne : 23/06/2025
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