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L’actualité récente évoque la campagne en faveur de Donald Trump pour l’obtention du prix Nobel de la paix, notamment relayée par sa porte-parole Karoline Leavitt, qui vante une série d’accords et cessez-le-feu négociés par le président américain depuis son retour au pouvoir. Si cette initiative a suscité des soutiens, notamment de la part de certains dirigeants étrangers, elle a également provoqué une vague de scepticisme, voire d’ironie. L’obsession de Trump pour ce prestigieux prix relève davantage d’un calcul politique déconnecté des réalités, en contradiction flagrante avec ses actions sur la scène internationale.
Le prix Nobel de la paix, attribué à des figures incarnant la résolution pacifique des conflits et la promotion de la stabilité, n’est pas une récompense à prendre à la légère. En 2025, 338 candidats sont en lice, avec des personnalités reconnues pour leur engagement sincère en faveur de la paix. Or, dans le cas de Donald Trump, ce sont des décisions et actions militaires souvent agressives qui marquent son mandat.
L’article factuel souligne que la porte-parole de Trump a cité des médiations dans plusieurs conflits régionaux, mais elle omet délibérément les guerres les plus flagrantes en cours, telles que le conflit en Ukraine ou la guerre à Gaza, des situations où la diplomatie américaine sous Trump n’a pas su, ou voulu, jouer un rôle apaisant. Pire encore, l’autorisation de frappes contre des installations nucléaires iraniennes par Trump s’apparente à une escalade militaire, contraire à toute démarche pacifique. Comment peut-on prétendre promouvoir la paix en multipliant les interventions armées qui attisent les tensions et les risques d’une guerre plus large ?
De plus, le soutien affiché aux gouvernements israéliens controversés, notamment sous Netanyahu, n’est pas un facteur d’apaisement mais un élément de division et de conflit prolongé au Moyen-Orient. Loin de faciliter une paix durable, ces choix politiques alimentent des conflits aux conséquences humanitaires dramatiques.
Ce double discours, réclamer un prix de la paix tout en menant une politique internationale belliqueuse, révèle une incohérence majeure. Il s’agit davantage d’une stratégie de prestige personnel, renforcée par une rivalité notoire avec Barack Obama, prix Nobel en 2009, que d’une réelle contribution à la paix mondiale. Trump, comme le rappelle l’analyse, aime les récompenses, mais celles-ci ne peuvent se substituer à des actes concrets et cohérents.
La comparaison avec d’autres lauréats illustre bien cette réalité. Theodore Roosevelt, Woodrow Wilson ou Jimmy Carter ont été honorés pour leurs efforts véritables et durables en faveur du règlement des conflits, tandis que la nomination controversée d’Henry Kissinger a fait débat précisément à cause de ses actions guerrières. Trump, hélas, s’inscrit davantage dans cette dernière catégorie, avec un mélange de provocation et d’opportunisme.
Face à ce constat, il est essentiel que le public, mais aussi les institutions chargées de la remise du Nobel, gardent une exigence morale et intellectuelle. La paix ne se construit pas par des coups de communication ou des postures, mais par une politique cohérente, respectueuse du droit international et des droits humains.
Prétendre que Donald Trump mérite le prix Nobel de la paix revient à ignorer la réalité de ses actes et l’impact de ses décisions sur la stabilité mondiale. Il faut que les véritables artisans de la paix soient reconnus, non ceux qui font de la guerre un outil de leur ambition politique. Le prix Nobel ne doit pas devenir un trophée pour des postures opportunistes. Le monde mérite mieux que cela.
Si l’on veut préserver la crédibilité et la valeur du prix Nobel de la paix, il faut résister à l’instrumentalisation politique. Trump ne mérite ni notre admiration ni cette récompense. Que le comité Nobel refuse d’ouvrir la porte à une telle contradiction et affirme clairement que la paix ne se proclame pas, elle se construit.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Mamy Astou.
Mis en ligne : 12/08/2025
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