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L’année scolaire 2024-2025 a été marquée par un épisode regrettable, révélateur d’un malaise plus profond : une altercation physique entre un directeur d’école, M.D., et un enseignant, M.S., a éclaté dans l’enceinte même de l’établissement, là où, justement, le calme, le respect et la maîtrise de soi devraient être des règles sacrées. Si les faits ont conduit à une condamnation du directeur, reconnu coupable d’avoir porté des coups, un tel comportement est inacceptable et entache l’image de l’autorité éducative.
Dans un contexte où le système éducatif est déjà confronté à de nombreux défis, infrastructures défaillantes, effectifs pléthoriques, manque de moyens, voir l’un de ses responsables se livrer à une agression physique contre un collègue est tout simplement révoltant. Ce n’est pas un simple « dérapage », mais une trahison de la mission éducative. À l’école, les adultes sont supposés incarner les valeurs qu’ils enseignent aux élèves : patience, dialogue, respect mutuel. Que se passe-t-il quand celui qui est censé maintenir l’équilibre devient lui-même l’instigateur du chaos ?
Le directeur M.D., en frappant un enseignant dans son propre bureau, a franchi une ligne rouge. Même s’il évoque une provocation, rien ne peut justifier une réaction aussi démesurée dans un cadre professionnel, encore moins dans un établissement scolaire. Le juge lui a rappelé son devoir d’exemplarité : un rappel salutaire, mais hélas tardif. Car le mal est déjà fait. Les élèves, les collègues, les parents… tous ont été témoins, directement ou indirectement, d’un manquement grave à l’éthique professionnelle.
L’amende de 20 000 FCFA infligée au directeur peut sembler symbolique face à la gravité du geste. Elle traduit une volonté de sanction, certes, mais pose aussi la question de la dissuasion réelle. Que dit-on aux autres responsables ? Que la violence, si elle est suivie d’excuses, peut être rapidement absoute ? Cette légèreté apparente dans la répression nuit à la crédibilité du message que la justice et l’administration veulent transmettre.
Des cas similaires dans d’autres contextes, notamment en France ou au Canada, montrent une tout autre sévérité. Des directeurs ayant commis des gestes violents, même sans blessures graves, ont été immédiatement suspendus, voire révoqués. Car la tolérance zéro est la seule position cohérente quand il s’agit de garantir un cadre éducatif sain. Les écoles doivent être des sanctuaires d’apprentissage et de sérénité, non des scènes de conflits virils.
Il faut rappeler que les éducateurs et administrateurs ne sont pas de simples fonctionnaires : ils sont des modèles, des références morales. La moindre défaillance dans leur conduite rejaillit sur toute la chaîne éducative. Dans ce cas précis, le directeur aurait dû incarner le recours apaisé, non devenir l’incarnation de la violence.
Face à cette dérive, nous appelons à une réaction ferme du ministère de l’Éducation : révision des protocoles disciplinaires, formation en gestion des conflits, et surtout, tolérance zéro envers tout comportement violent, quel qu’en soit l’auteur.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Samba N. Sow.
Mis en ligne : 12/08/2025
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