Pièges mortels dans les quartiers : Nouveau drame à Yeumbeul - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Fait divers | Par Eva | Publié le 22/08/2025 09:08:15

Pièges mortels dans les quartiers : Nouveau drame à Yeumbeul

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Mardi dernier, un drame a secoué le quartier de Yeumbeul Nord. Après de fortes pluies, un corps sans vie a été découvert flottant dans un bassin de rétention des eaux pluviales. Les circonstances exactes du décès restent floues, certains évoquant une chute accidentelle, d’autres suspectant une agression. Mais au-delà de la cause immédiate, ce qui frappe, c’est la façon dont un dispositif censé protéger les habitants contre les inondations s’est transformé en piège mortel. Cet incident met en lumière l’insuffisance des infrastructures et l’abandon récurrent de quartiers périphériques comme Yeumbeul Nord par les pouvoirs publics.

Yeumbeul Nord est l’un des quartiers les plus densément peuplés de la banlieue dakaroise. Chaque année, à l’arrivée des fortes pluies, ses habitants font face aux mêmes risques : inondations, routes impraticables, maisons endommagées et parfois, des drames humains.

La gestion des eaux pluviales y reste un défi majeur, en partie à cause de l’urbanisation rapide et souvent anarchique. Les bassins de rétention, conçus pour canaliser ces eaux, sont trop souvent laissés à l’abandon. Mal entretenus, encombrés de déchets et envahis par la végétation, ces espaces, loin de protéger, deviennent de véritables menaces pour la population.

L’incident tragique de Yeumbeul Nord illustre parfaitement cette réalité. Comment un bassin de rétention peut-il se transformer en lieu de décès ? L’absence de sécurisation et de signalisation, la profondeur non surveillée de l’eau, ainsi que le manque d’entretien régulier rendent ces sites extrêmement dangereux, surtout pour les enfants et les personnes âgées. Chaque année, les médias rapportent des accidents similaires, mais peu de mesures concrètes sont prises pour prévenir ces drames. Le constat est alarmant : des infrastructures conçues pour protéger sont détournées par la négligence et le manque de suivi.

La responsabilité des autorités est indéniable. Il ne s’agit pas seulement d’un problème technique, mais d’un enjeu de gouvernance et de volonté politique. Les habitants de quartiers périphériques continuent de subir les conséquences d’un système qui privilégie souvent le centre urbain et les zones plus visibles, au détriment des zones comme Yeumbeul Nord. L’absence de dispositifs de sécurité, la rareté de contrôles réguliers et l’inaction face à la dégradation des infrastructures démontrent un abandon flagrant. Ce n’est pas seulement un bassin qui a fait une victime, mais un système entier qui montre ses limites.

Cette situation n’est malheureusement pas unique. Dans d’autres capitales africaines, comme Lagos ou Abidjan, les inondations font chaque année des dizaines de victimes, pour les mêmes raisons : croissance démographique non maîtrisée, corruption, et absence de planification urbaine. Mais au Sénégal, pays souvent cité en exemple pour sa stabilité, cette négligence est d’autant plus inacceptable.

Ce drame est un signal d’alarme. Les pouvoirs publics doivent agir sans délai pour sécuriser et entretenir tous les bassins de rétention, installer des barrières et des signalisations adéquates, et mettre en place des programmes de surveillance et de maintenance régulière. Les quartiers périphériques ne peuvent plus être laissés pour compte. Chaque vie humaine perdue dans ces conditions est évitable et constitue une responsabilité collective.

L’accident de Yeumbeul Nord révèle une problématique structurelle : l’insuffisance des infrastructures et le manque de prévention mettent en danger les populations. Les bassins de rétention, censés être des instruments de protection, deviennent des pièges mortels en raison de l’inertie des autorités. Il faut que l’État prenne ses responsabilités et investisse sérieusement dans la sécurisation et l’entretien de ces infrastructures. La sécurité et le bien-être des habitants ne doivent plus être sacrifiés au nom de l’impréparation ou de l’abandon.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Salif Gueye.
Mis en ligne : 22/08/2025

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