Viktor Orban, complice passif de Poutine ? : Guerre en Ukraine - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Eva | Publié le 04/10/2025 07:10:15

Viktor Orban, complice passif de Poutine ? : Guerre en Ukraine

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L’actualité récente a révélé une nouvelle escalade des tensions entre l’Ukraine et la Hongrie : Kiev accuse Budapest d’avoir envoyé des drones de reconnaissance survoler son territoire, dans la région stratégique de Transcarpatie. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, a non seulement minimisé l’incident, mais a également remis en cause la souveraineté même de l’Ukraine, déclarant : « L’Ukraine n’est pas un pays indépendant et souverain, c’est nous qui la maintenons à flot. »

Ces propos, ajoutés à une série d’actions hostiles (blocage de l’aide militaire européenne, espionnage présumé, obstruction à l’adhésion ukrainienne à l’UE), dessinent le portrait d’un dirigeant dont la politique affaiblit délibérément la résistance ukrainienne face à la Russie.

Depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022, la Hongrie se distingue par son alignement ambigu sur Moscou. Contrairement à la majorité des pays européens, Budapest refuse toute aide militaire à Kiev, bloque systématiquement les décisions de l’UE en faveur de l’Ukraine, et entretient des liens économiques et politiques avec la Russie. La frontière commune de 140 km entre les deux pays, ainsi que la présence d’une importante minorité hongroise en Transcarpatie, servent de prétexte à Orban pour justifier ses ingérences et son opposition à l’adhésion ukrainienne à l’UE. Pourtant, ces arguments masquent une réalité plus troublante : la Hongrie, membre de l’OTAN et de l’UE, agit comme un cheval de Troie au service des intérêts russes, sapant les efforts européens pour soutenir Kiev.

Orban n’a pas hésité à nier la légitimité de l’Ukraine en tant qu’État indépendant, une rhétorique qui reprend à son compte les thèses du Kremlin. Ses déclarations récentes (« Et alors ? ») après l’incursion de drones hongrois en territoire ukrainien illustrent un mépris flagrant pour les règles internationales et la souveraineté d’un pays en guerre. Cette attitude n’est pas nouvelle : depuis des années, Orban dépeint l’Ukraine comme un « État vassal », une vision qui converge avec celle de Poutine.

En mai 2025, les services ukrainiens (SBU) ont arrêté deux espions présumés, membres de la minorité hongroise, accusés de recueillir des informations sur les défenses anti-aériennes ukrainiennes pour le compte de Budapest. Ces arrestations, suivies d’expulsions de diplomates, ont révélé l’existence d’un réseau d’espionnage hongrois en Transcarpatie, une région déjà frappée par des bombardements russes. L’opposition hongroise et des analystes s’interrogent : ces renseignements sont-ils partagés avec Moscou ? La question reste sans réponse, mais les coïncidences sont troublantes.

La Hongrie utilise son droit de veto pour bloquer l’aide financière et militaire européenne à l’Ukraine. Depuis 2023, Budapest a empêché le déblocage de 50 milliards d’euros d’aide et de 6,6 milliards d’euros d’assistance militaire, affaiblissant Kiev à un moment critique. Ces blocages répétés, souvent justifiés par des prétextes fallacieux (comme la présence d’une banque hongroise sur une liste ukrainienne de « sponsors de la guerre »), ont poussé l’UE à chercher des solutions pour contourner l’obstruction hongroise.

En niant la souveraineté ukrainienne, Orban valide la narrative russe selon laquelle l’Ukraine n’est qu’un « État artificiel ». Ses déclarations (« L’Ukraine n’est pas souveraine ») sont reprises par la propagande du Kremlin pour justifier l’invasion. En refusant de condamner Moscou et en entretenant des relations privilégiées avec Poutine, il offre une caution morale à l’agresseur.

Le blocage des fonds européens, l’espionnage présumé, et le refus de participer à l’effort de guerre occidental privent l’Ukraine de ressources vitales. Pendant ce temps, la Russie en profite pour intensifier ses frappes, comme en août 2025, lorsque des usines stratégiques en Transcarpatie ont été bombardées une région où des drones hongrois avaient été repérés peu avant.

Orban instrumentalise la question des minorités et les règles de l’UE pour semer la discorde. En bloquant l’adhésion ukrainienne, il retarde la stabilisation de l’Europe de l’Est et maintient l’Ukraine dans une zone grise, vulnérable aux pressions russes. Son alliance avec des partis eurosceptiques et pro-russes en Europe renforce cette dynamique de déstabilisation.

Aucun autre pays de l’UE ou de l’OTAN ne va aussi loin dans le soutien indirect à la Russie. Même les États les plus réticents à l’aide militaire (comme la Slovaquie ou la Bulgarie) n’ont jamais remis en cause la souveraineté ukrainienne ni saboté aussi systématiquement les initiatives européennes. La Hongrie, sous Orban, se place ainsi dans une catégorie à part : celle des complices passifs de l’aggression russe.

La position de Viktor Orban n’est plus tenable. En agissant comme un frein à la solidarité européenne et en sapant la résistance ukrainienne, il se rend complice, par omission ou par calcul, de la stratégie de Poutine. L’UE doit cesser de tolérer ces blocages et envisager des sanctions contre un État membre qui trahit les valeurs fondatrices du continent. La question n’est plus de savoir si Orban est un allié de Poutine, mais jusqu’où l’Europe laissera-t-elle un seul homme compromettre sa sécurité collective.

La Hongrie doit choisir : soit elle réaffirme son appartenance à l’Occident, soit elle assume les conséquences de son alignement sur Moscou. Dans l’immédiat, contourner son veto et isoler diplomatiquement Budapest s’impose comme une nécessité pour l’Ukraine, pour l’Europe, et pour la paix.

Jusqu’où l’Europe est-elle prête à aller pour défendre ses principes face à un État membre qui les bafoue ? La réponse déterminera l’avenir de l’Ukraine et la crédibilité de l’Union.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Marc G.
Mis en ligne : 04/10/2025

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