Le week-end dernier, la Maison des cultures du monde a réouvert ses portes à Berlin dans le mais de promouvoir les cultures non européennes. Parmi les événements proposés figurait un dîner mis en avant la cuisine peule.
Les Foulanis, l’un des plus importants groupes nomades d’Afrique de l’Ouest, comptent une population estimée à 20 millions de personnes.
Fatmata Binta, une cheffe originaire de Sierra Leone et installée au Ghana, est l’ambassadrice de la cuisine et de la culture peules.
Elle est également propriétaire d’un restaurant nommé « Dîner sur une natte », qui vise à faire découvrir la cuisine peule au reste du monde.
« Je souhaite utiliser la gastronomie comme un moyen de promouvoir le changement, et je pense que c’est déjà le cas. En tant que cheffe, cela me permet d’aborder les questions qui me tiennent à cœur au sein de ma communauté », explique-t-elle.
La culture peule est considérée comme l’une des traditions les plus riches et anciennes, transmise de génération en génération depuis des centaines d’années. Elle est également réputée pour sa durabilité.
« La nourriture peule est durable. Notre mode de vie est également durable. Nous n’utilisons pas trop de ressources. La plupart de nos ingrédients sont séchés, car nous ne cultivons pas d’aliments frais.
Lorsque nous achetons des aliments frais, nous les séchons pour pouvoir les emporter lors de nos déplacements. Nous sommes peu consommateurs, et je pense que c’est une leçon que le monde peut tirer de nous », déclare Fatmata Binta.
La cheffe Binta met en avant les ingrédients d’Afrique de l’Ouest, tels que le délicieux fonio, largement méconnu.
« La raison pour laquelle je promeus la gastronomie africaine est de valoriser les ingrédients sous-utilisés. Une façon d’y parvenir est d’avoir un restaurant qui reflète le style nomade de notre peuple.
Ainsi, je peux vous offrir un morceau d’ Afrique sans que vous ayez besoin de vous rendre sur le continent.
C’est également une invitation à susciter l’intérêt, la curiosité et l’envie de venir en Afrique pour découvrir bien plus que de la nourriture : la culture, l’art , et bien d’autres choses encore », affirme Fatmata Binta.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
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