Controverse au Liban : Le film Barbie au Cœur des débats - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Art & Culture | Par Emmanuel | Publié le 12/08/2023 04:08:22

Controverse au Liban : Le film Barbie au Cœur des débats

Le film réalisé par Greta Gerwig, que beaucoup ont eu l’occasion de voir, dépeint la vision de Barbie en tant qu’ambassadrice d’un monde empreint de sérénité et d’affection. Pourtant, dans un contraste saisissant, cette comédie américaine a éveillé des tensions au Liban, déclenchant des débats passionnés.

Même si les salles de cinéma en Arabie saoudite projetteront bientôt les aventures de cette héroïne candide, il se pourrait bien que les cinéphiles libanais soient privés de cette expérience cinématographique.

L’incident du mercredi 9 août a vu Mohammad Mortada, ministre de la Culture au Liban, prendre la décision controversée d’interdire le film, en alléguant une potentielle atteinte aux valeurs fondamentales du pays.

Cependant, au sein du comité chargé de la censure cinématographique, l’analyse approfondie des séquences du long-métrage, entreprise avec diligence, n’a décelé aucun élément justifiant la suppression de sa diffusion. C’est ce que rapporte une information relayée par MTV Lebanon News.

L’avenir même de Barbie, qui a déjà engrangé des revenus dépassant le milliard de dollars au box-office mondial, est désormais plongé dans l’incertitude sur le sol libanais.

Ce film, porté par la performance éclatante de Margot Robbie dans le rôle-titre et par la présence charismatique de Ryan Gosling, se moque habilement des conceptions traditionnelles de la virilité. De manière encore plus marquée, il dessine un univers fictif où le leadership est assumé par des femmes, bouleversant ainsi les rôles enracinés dans la société patriarcale. À la conclusion, l’histoire transmet un message d’égalitarisme audacieux et post-genre : il est temps de transcender les étiquettes telles que « Ken » ou « Barbie », et d’adopter une attitude bienveillante envers les individualités que nous sommes réellement.

Il est à noter qu’aucune scène dans ce film ne fait explicitement référence à l’homosexualité. Paradoxalement, le ministre Mohammad Mortada, dans sa justification pour l’interdiction, a critiqué la prétendue promotion de l’homosexualité et des transitions de genre par le film.

Toutefois, certains observateurs, tels qu’Ayman Mhanna, le directeur exécutif de la Fondation Samir Kassir, une organisation engagée dans la promotion de la culture démocratique au Liban et au Moyen-Orient, avancent que cette réaction pourrait être malavisée.

Ils considèrent que ces déclarations s’inscrivent dans un contexte marqué par une campagne homophobe virulente lancée récemment par le leader du Hezbollah, Hassan Nasrallah, un parti chiite. De plus, des groupes chrétiens extrémistes avaient déjà promu un mouvement similaire par le passé, soulignant ainsi la complexité du débat actuel.

Article écrit par : Madeleine Gueye

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