Au Sénégal, le chômage des jeunes est une problématique qui dépasse les frontières économiques pour s’immiscer profondément dans les dynamiques sociales et familiales.
Pour de nombreux jeunes, le manque d’emploi constitue non seulement un obstacle à leur autonomie financière, mais également une source constante de pression familiale et sociale. Ce poids, souvent invisible, façonne leurs aspirations, leurs relations et leur santé mentale.
Dans la société sénégalaise, fortement ancrée dans les valeurs de solidarité et d’interdépendance, un jeune adulte est perçu comme un soutien potentiel pour sa famille élargie. Le succès d’un membre de la famille est souvent partagé et valorisé collectivement, mais l’échec ou l’inaction, qu’ils soient perçus ou réels, entraînent des jugements qui peuvent peser lourd. Lorsque les jeunes ne parviennent pas à trouver un emploi, ils se retrouvent fréquemment confrontés à des attentes et à des reproches implicites ou explicites.
Les parents, parfois eux-mêmes sous pression, voient souvent en leurs enfants un espoir pour améliorer les conditions de vie familiales. Le chômage est donc perçu comme une déception collective, amplifiée par des comparaisons sociales avec d’autres jeunes qui semblent réussir.
La pression familiale engendre chez les jeunes un sentiment d’échec personnel, même lorsque les causes du chômage sont systémiques et échappent à leur contrôle.
Le regard réprobateur de la famille, qui peut miner la motivation et pousser les jeunes à douter de leurs capacités. Des relations conflictuelles entre parents et jeunes, notamment lorsque ces derniers ne contribuent pas financièrement au foyer. L’anxiété, la dépression et un sentiment d’inutilité, qui sont des conséquences courantes. Certains jeunes sombrent dans des comportements à risque, tels que la consommation de substances illicites ou l’isolement.
Pour alléger ce fardeau, certains jeunes optent pour des alternatives, telles que la recherche d’opportunités à l’étranger, parfois même par des voies irrégulières, qui devient une obsession pour certains, le recours à de petites activités économiques, même précaires, pour subvenir à leurs besoins, le choix de retarder leur entrée sur le marché du travail afin d’acquérir davantage de qualifications, bien que cela ne garantisse pas toujours un emploi.
Il est crucial que la société sénégalaise adopte une approche plus empathique et collective face au chômage des jeunes. Les politiques publiques doivent prioriser l’accès à l’emploi en promouvant des secteurs porteurs comme l’agriculture, la technologie et le tourisme. Par ailleurs, les familles doivent repenser leurs attentes et offrir un soutien moral à leurs enfants plutôt que de les accabler.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Messi
Mis en ligne : 29/11/2024
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