Autrefois utilisés comme monnaie d’échange, les cauris sont l’un des plus anciens arts divinatoires au monde. Ils servent à prédire l’avenir, à orner les vêtements et les coiffures, à guérir, et ont bien d’autres vertus.
En Afrique, les cauris étaient utilisés comme monnaie dans les échanges quotidiens des villageois ainsi que pour les transactions plus importantes réalisées par les grands marchands. Ils étaient également utilisés pour les rituels et les mariages. Les cauris étaient des symboles de fertilité et de protection.
Nous sommes allées à la rencontre de quelques personnes pour recueillir leurs impressions sur la provenance des cauris et leur utilité. Ainsi, notre recherche s’est centrée sur une vendeuse de produits traditionnels, une coiffeuse et quelques jeunes.
Alimata Sienou est une vendeuse de produits traditionnels dans le quartier Bonam depuis des années. Pour elle, les cauris jouent un grand rôle dans la société africaine : « Les cauris sont très importants. Ils proviennent de l’eau, des grosses eaux comme la mer.
Pour les obtenir, on utilise la peau de vache, qu’on place bien sous l’eau de telle sorte qu’elle ne flotte pas au-dessus. Pendant quelque temps, les cauris se posent sur la peau de la vache. On retire ensuite la peau, puis on vide les cauris dans un plat pour les faire sécher. C’est ainsi que l’on obtient les cauris », explique-t-elle.
Les cauris jouent également un rôle de guérison, explique notre médecin traditionnel : « Lorsqu’un enfant n’arrive pas à bien parler et si l’on constate des traits blancs sur sa langue, on peut guérir cet enfant. On prend le cauri, on le brûle, on l’écrase pour obtenir de la poudre que l’on applique sur la langue. Après quelque temps, l’enfant pourra bien s’exprimer », ajoute Alimata Sienou .
Ces coquillages sont un symbole vivant de la diversité des cultures humaines et de la fascination naturelle entourant ce trésor marin. Chaque cauri incarne l’esprit des océans mystérieux, le témoignage des civilisations passées et les échos des traditions ancestrales.
Pour Alimata Sienou , les cauris incarnent également un mystère. « J’ai un frère qui vit en Occident. Un jour, je l’ai appelé pour lui demander de m’apporter des cauris, étant donné qu’ils sont proches de la mer. Il m’a répondu que cela serait compliqué. À ma grande surprise, il est venu me chercher à la maison pour m’offrir une moto en moins de 20 jours. Le simple fait de lui demander des cauris, et j’obtiens une moto », nous confie-t-elle.
Tout comme Alimata Sienou , Assita a également sa propre expérience avec les cauris. Résidant dans le quartier Pissy, Assita Tapsoba a eu la chance d’expérimenter les cauris aux côtés de quelques personnes de son village. « Personnellement, j’ignorais la provenance des cauris. Mais ce dont je sais, c’est que les gens les utilisaient pour prédire l’avenir. Une fois que l’on obtenait les cauris, on les lavait avec du lait afin qu’ils soient très blancs, et avec cela, on pouvait lire l’avenir. C’est ce que les voyants de mon village utilisaient », dit-elle.
C’est dommage que la jeune génération d’hommes ne connaisse pas l’histoire, se contentant de dire que c’est une histoire de femmes et que cela ne les intéresse pas.
Article opinion écrit par la créatrice de contenu : Erika
Mis en ligne : 11/01/2025
—
La plateforme NOTRECONTINENT.COM permet à tous de diffuser gratuitement et librement les informations et opinions provenant des citoyens. Les particuliers, associations, ONG ou professionnels peuvent créer un compte et publier leurs articles Cliquez-ici.
