La Berlinale 2025, célébrant son 75e anniversaire, ne se contente pas de faire la fête. Le festival, grand rendez-vous du cinéma mondial, s’ouvre cette année sous un signe fort : celui de la résistance face à l’extrémisme.
En effet, les 19 films en compétition cherchent à succéder à l’œuvre de la Franco-Sénégalaise Mati Diop, « Dahomey », mais l’atmosphère est aussi marquée par un contexte politique et social de plus en plus tendu. La cérémonie d’ouverture, le 13 février, a mis en avant une réflexion essentielle : comment le cinéma peut-il répondre à un monde de plus en plus inquiet, où la démocratie est constamment mise à l’épreuve ?
Le cinéma, selon la nouvelle directrice de la Berlinale, Tricia Tuttle, demeure un lieu de dialogue entre les cultures, un espace où les voix opposées peuvent se rencontrer. Le festival est devenu, à ses yeux, un moyen de réaffirmer les valeurs de solidarité, de tolérance et de résistance. Les films présentés, qu’ils viennent de l’Allemagne, du Sénégal ou des États-Unis, participent de cette dynamique de résistance face à l’intolérance et aux attaques contre la démocratie. Le président du jury, Todd Haynes, a d’ailleurs souligné ces menaces grandissantes, tout en appelant à l’importance de maintenir l’intégrité artistique et politique du cinéma dans ces moments difficiles.
Cette dimension politique et engagée a aussi été incarnée par l’actrice Tilda Swinton, qui a reçu un Ours d’or d’honneur. Son discours, appelant à rejoindre « le grand État indépendant du cinéma », résonne comme une invitation à imaginer un espace exempt de toute forme de persécution, un espace inclusif. Le cinéma, selon elle, doit être cette terre d’asile où l’art reste un refuge face aux idéologies divisées du monde actuel. Elle invite ainsi les festivaliers à se dresser contre toutes les formes d’oppression, dans le monde du cinéma et au-delà.
L’œuvre inaugurale de cette édition, « Das Licht » du réalisateur allemand Tom Tykwer, illustre parfaitement cet engagement. En racontant l’histoire d’une immigrée syrienne qui rejoint une famille allemande, le film aborde les questions d’immigration, de réfugiés et de diversité dans un contexte européen tendu. Ce choix n’est pas anodin : en pleine montée des extrémismes en Europe, le film semble proposer une réflexion sur l’humanité partagée et la possibilité d’un vivre-ensemble dans un monde fragmenté.
Ainsi, cette 75e Berlinale s’impose comme bien plus qu’un simple festival de cinéma. Elle devient un véritable espace de résistance culturelle et politique, où l’art se fait le porte-parole des défis actuels. Le cinéma, loin d’être un divertissement pur, est une arme pour affronter les idéologies dominantes et un moyen de maintenir le dialogue entre les peuples. En ces temps où la démocratie vacille, le rôle du cinéma n’a jamais été aussi crucial.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Elhadji Ndiaye.
Mis en ligne : 17/02/2025
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