La Gendarmerie a exercé, au fil des ans et tant en temps de guerre qu’en temps de paix, une fonction militaire de grande importance. Comme le précise le décret 74-571 du 13 juin 1974, qui définit toujours son organisation et ses missions.
Ainsi, le militaire de la gendarmerie respecte la hiérarchie et veille scrupuleusement à la discipline. Au service des citoyens, il doit faire preuve de sens du devoir, d’honnêteté et d’altruisme, tout en prenant à cœur le rôle qui lui est confié par l’État.
La discipline dans la tradition
Le gendarme, en tant que soldat de la loi, discipliné et homme de tradition, se distingue du soldat ordinaire par son attitude, notamment en milieu urbain. En gendarmerie, la discipline est à la fois contraignante et fondamentale.
En campagne militaire, la flexibilité du style de commandement, visant à alléger le vocabulaire tout en cultivant l’esprit de solidarité parmi les combattants, permet l’usage toléré du terme « ANCIEN ».
Partant du principe que « les anciens doivent aider les jeunes à surmonter les difficultés du début et les instruire sur le terrain », une fois de retour au pays, chacun retourne dans la tradition militaire gendarmique, tant dans son vocabulaire que dans son comportement. Le terme « ANCIEN » doit ainsi être préservé de toute banalisation. Afin de maintenir cet esprit de discipline et de hiérarchie, il est important de noter que :
Les gendarmes les plus anciens sont appelés « chef » par leurs jeunes subordonnés et non « Ancien ».
À titre d’exemple, le Colonel (CR) Diégane NGOM, lorsqu’il était en service, a éduqué un gendarme qui appelait son supérieur « ANCIEN ». Ce dernier lui répondait : « …, DIOP (Paix à son âme), c’est ton CHEF », soulignant ainsi la distinction de hiérarchie.
Au sein des grades de nos chefs et gradés, ils se réfèrent à leurs grades ou noms (ou « chef » pour les maréchaux de logis-chef, selon la hiérarchie).
Au sein des officiers, les appellations se font généralement par grades ou, exceptionnellement, « Ancien », selon l’affinité et le degré de respect mutuel.
NB : Les officiers et gradés peuvent voir leurs subalternes les appeler « Anciens » ou « chefs », selon leur bienveillance et leur rôle de mentor.
Dans ce cadre, on peut citer Confucius :
« Que faut-il faire pour que le peuple respecte son prince, lui soit fidèle et cultive la vertu ? »
Le Maître Confucius répondit :
« Que le prince ait en public un maintien grave, et il sera respecté ; qu’il honore ses parents et soit bon envers ses sujets, et ses sujets lui seront fidèles ; qu’il élève aux charges les hommes de bien et forme ceux dont la vertu est encore faible, et il excitera le peuple à cultiver la vertu. »
La cohésion de la communauté militaire est primordiale, et la discipline en est le pilier central. Le militaire n’est pas seulement celui qui opère au sein du ministère des Forces Armées, car cette vision serait réductrice. Le militaire incarne avant tout des valeurs fondamentales, résumées dans les devises de la Gendarmerie : « Honneur – Patrie » et, par extension, « Valeur – Discipline ». L’état militaire exige, en toutes circonstances, un don de soi, ainsi que disponibilité, discipline, loyalisme et neutralité.
La fonction militaire de la gendarmerie
Les ordres généraux rappellent les mesures interdisant le pillage, les dévastations et les abus envers les populations, en particulier les femmes. Ces directives, loin d’être nouvelles, font partie intégrante des pratiques de l’Armée, bien qu’elles soient parfois ignorées volontairement.
Historiquement, la gendarmerie est issue de l’armée de terre. Cette filiation a donné lieu à plusieurs débats. Au fil des décennies, l’émancipation de la Gendarmerie de cette tutelle s’est opérée progressivement, notamment en ce qui concerne le budget et la chaîne de commandement. Ainsi, bien qu’elle fasse partie intégrante des Forces Armées, la Gendarmerie Nationale bénéficie aujourd’hui d’une autonomie, gage de son efficacité opérationnelle.
Bien que la mission de la Gendarmerie sur l’ensemble du territoire soit de « veiller à la sûreté publique et d’assurer le maintien de l’ordre et l’exécution des lois », sa fonction militaire trouve son expression dans des missions spécifiques telles que la police militaire (effectuée lors des conflits ou des opérations extérieures dans le cadre de la prévôté) et la défense (administration des réserves, protection des points sensibles, renseignement), avec un rôle majeur dans la défense opérationnelle du territoire (DOT) et la lutte contre le terrorisme.
La police militaire de la Gendarmerie comprend deux aspects : la police militaire générale, préventive et de surveillance, et la police judiciaire militaire, répressive. L’action de la Gendarmerie se distingue par un double objectif : l’information du commandement et la surveillance des militaires.
Les gendarmes veillent également sur le retour des militaires absents de leur corps après des congés ou permissions, et s’assurent que les documents militaires sont en règle. Ils participent ainsi à la surveillance des déserteurs et insoumis et à la continuité de la discipline militaire au-delà des casernes.
La fonction primaire de la gendarmerie
Citation :
« La Gendarmerie transcende les régimes. Quand on a une seule dent, il faut veiller à la maintenir blanche. » Colonel (CR) Djibril Ndime
« Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. » Frantz Fanon
La Gendarmerie nationale est une institution chargée de veiller à la sûreté publique, de maintenir l’ordre, d’assurer l’exécution des lois et de protéger les institutions, les personnes et les biens. Sa mission repose sur une surveillance continue, préventive et répressive, menée sur tout le territoire national et en campagne, notamment dans le cadre de la police judiciaire militaire.
Sa compétence en matière de renseignement est étendue et couvre toutes les activités de la Nation. Toutefois, son action est limitée par les compétences des agents assermentés habilités par des lois spécifiques.
La Gendarmerie nationale fait partie intégrante des Forces armées et, en tant que telle, est placée sous l’autorité directe du Président de la République, Chef Suprême des armées, qui délègue l’interface à un Ministre des Forces armées. Ses règlements imposent à son personnel une discipline stricte, marquée par l’intégrité, le professionnalisme et l’abnégation.
Les gendarmes sont des défenseurs de l’État de droit et agissent dans le respect des conventions internationales et des règlements. Ils sont tenus de refuser un ordre manifestement illégal, et leur engagement est symbolisé par le serment qu’ils prêtent devant l’autorité judiciaire, garante des libertés individuelles.
La Gendarmerie nationale est régie par une hiérarchie propre et distincte de celle des administrations civiles. Elle doit être indépendante des influences politiques et protégée de tout empiétement, veillant à respecter scrupuleusement la loi.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Souleymane Toure.
Mis en ligne : 18/02/2025
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