Le commerce illégal de parties de léopards et de lions au Sénégal est une menace croissante pour la faune du pays. Alimenté par des croyances profondément ancrées dans les pouvoirs mystiques des talismans en peau d’animaux, ce phénomène met en péril des espèces déjà en danger critique d’extinction. Face à cette situation, la question se pose : faut-il préserver ces traditions ou privilégier la protection de notre patrimoine naturel ?
Il est indéniable que les pratiques mystiques occupent une place importante dans la culture sénégalaise. De nombreux citoyens croient aux vertus protectrices des « gris-gris » fabriqués à partir de peaux de lions ou de léopards. Cependant, cette demande alimente un braconnage intensif, particulièrement dans des zones protégées comme le parc national du Niokolo-Koba, dernier refuge des lions d’Afrique de l’Ouest. La survie de ces animaux ne peut être garantie sans une remise en question de ces pratiques traditionnelles.
Le problème ne vient pas seulement des croyances populaires, mais aussi de l’insuffisance des lois en vigueur. Aujourd’hui, les sanctions contre les braconniers sont trop faibles pour dissuader cette activité lucrative. Un mois d’emprisonnement pour trafic d’animaux protégés est une peine dérisoire face à l’ampleur du crime commis. L’État doit impérativement renforcer les lois et leur application afin d’enrayer ce commerce illégal.
Mais au-delà des sanctions, une véritable prise de conscience collective est nécessaire. La protection des lions ne doit pas être perçue comme une contrainte imposée par l’État ou les ONG, mais comme une responsabilité commune. Il est essentiel d’impliquer les populations locales dans la gestion des parcs et de leur offrir des alternatives économiques viables. Tant que la survie quotidienne primera sur la conservation de la faune, les efforts resteront vains.
Protéger les lions du Sénégal, c’est préserver un pan de notre identité nationale. Il est temps de choisir entre la perpétuation d’une tradition qui menace l’équilibre écologique et la sauvegarde d’un patrimoine naturel précieux. Si nous ne prenons pas les bonnes décisions aujourd’hui, les générations futures ne verront peut-être les lions que sur des images d’archives, témoins silencieux d’un échec collectif.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Badara Sall.
Mis en ligne : 24/02/2025
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