La mort lente d'une nation : Haïti sacrifiée par ses dirigeants - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - International | Par Maimouna | Publié le 06/05/2025 04:05:22

La mort lente d'une nation : Haïti sacrifiée par ses dirigeants

Haïti est en train de sombrer, non pas dans une crise soudaine, mais dans une descente lente et brutale vers l’effondrement total de l’État. Les rues de Port-au-Prince et d’autres villes du pays ne sont plus dominées par la loi républicaine, mais par des bandes armées qui dictent leur propre justice, rançonnent, kidnappent, tuent et incendient.

La capitale est devenue un champ de guerre urbaine. Et pourtant, dans ce tumulte, une voix manque désespérément : celle du gouvernement.

Depuis des mois, voire des années, la montée en puissance des gangs haïtiens est visible, documentée, dénoncée. Les rapports d’organisations locales et internationales alertent sur une situation hors de contrôle, une population prise en otage, et une impuissance ou un abandon des autorités étatiques. Le problème, ce n’est plus l’absence de solution, c’est l’absence de volonté. Pire encore : le silence assourdissant du pouvoir en place devient complice par défaut.

Pendant que les citoyens fuient leurs quartiers, pendant que les écoles ferment et que les hôpitaux deviennent des cibles, les responsables politiques restent figés, comme anesthésiés. Où sont les plans d’urgence ? Où sont les prises de parole fermes, les messages de soutien à la population, les démonstrations de leadership ?

Le peuple haïtien, déjà martyrisé par des décennies de corruption, d’ingérence étrangère et de catastrophes naturelles, est aujourd’hui seul face à des milices lourdement armées, parfois mieux équipées que les forces de sécurité officielles.

Le silence du gouvernement pourrait s’expliquer par la peur, la complicité ou l’indifférence. Mais aucune de ces hypothèses n’est acceptable. Un État qui ne protège plus, qui ne parle plus, n’est plus un État. Il devient un simple décor vide, un fantôme d’institutions.

Il est temps de cesser de considérer la violence en Haïti comme un fait divers répétitif. Il s’agit d’un effondrement systémique, d’un cri de détresse d’un peuple abandonné. Il ne faut pas se contenter d’envoyer des soldats étrangers ou de débloquer des fonds humanitaires. Il faut d’abord réveiller l’État haïtien. Et pour cela, il faut exiger des voix politiques qu’elles s’élèvent enfin, qu’elles reconnaissent la gravité de la situation, et qu’elles assument leurs responsabilités.

Haïti ne mourra pas par la seule violence des gangs, mais par l’indifférence organisée des institutions. Et si ce silence perdure, ce n’est pas seulement la démocratie haïtienne qui disparaîtra, mais aussi toute forme d’espoir.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Souleymane Signou.
Mis en ligne : 06/05/2025

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