Invité sur le plateau de l’émission Jakarlo, le chroniqueur Badara Gadiaga n’a pas mâché ses mots à propos de la défaite cuisante du Sénégalais Amadou Hott à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD). Avec un score ne dépassant pas les 3 % des voix, le candidat sénégalais a été sévèrement recalé, une issue que Gadiaga qualifie de « dégringolade honteuse et inquiétante » de la diplomatie nationale.
Selon le chroniqueur, ce revers dépasse le seul cadre de la BAD. Il y voit un symptôme plus large d’une perte d’influence du Sénégal sur la scène régionale et continentale, rappelant d’autres candidatures infructueuses à des postes stratégiques, notamment à la CAF et à l’OMS. « C’est une série noire qui traduit une marginalisation croissante de notre pays dans les cercles décisionnels africains », a-t-il lancé.
Badara Gadiaga a par ailleurs pointé du doigt le passé ministériel d’Amadou Hott, jugé encombrant en raison des critiques sur la fiabilité des chiffres économiques durant son passage au gouvernement. « Ce passif a sans doute pesé dans la balance au moment du vote », a-t-il estimé.
Il a aussi souligné l’absence de soutien de la Côte d’Ivoire, pays hôte de la BAD, comme un facteur révélateur de l’isolement diplomatique du Sénégal actuel. Un scénario qu’il juge impensable sous Macky Sall ou Abdoulaye Wade, qu’il décrit comme des chefs d’État ayant su imposer le poids du Sénégal dans les grandes instances internationales.
Pour Gadiaga, ce camouflet doit servir d’alerte : « Il est temps de reconstruire une diplomatie forte, proactive, et surtout respectée. »
Article écrit par : Fatoumata Diop
Mis en ligne : 01/06/2025
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