Ce matin, les automobilistes de Dakar ont eu l’immense privilège de découvrir, une fois de plus, les charmes insoupçonnés de notre autoroute à péage Dakar-Diamniadio. Un simple accident a suffi à transformer ce ruban de bitume en un gigantesque parking à ciel ouvert. Avec des bouchons s’étendant sur plus de 4 km entre Yeba et Toglou, et des embouteillages de 3 km entre Keur Mbaye Fall et Rufisque, sans oublier les 2 km de bonheur entre Toglou et l’AIBD, on peut dire que l’expérience de conduite dakaroise a atteint des sommets d’originalité. Et comme si cela ne suffisait pas, la sortie Sedima à Keur Massar et la voie entre Cidad et Rufisque Est ont également été saturées, offrant ainsi une expérience de circulation complète et immersive.
L’autoroute à péage Dakar-Diamniadio, inaugurée avec grand tapage, devait être la solution miracle aux problèmes de circulation de la capitale. Promettant fluidité et rapidité, elle devait relier Dakar à Diamniadio en un temps record, tout en désengorgeant les axes saturés de la ville. Mais comme souvent, la réalité a rapidement rattrapé les belles promesses.
L’accident de ce matin a mis en lumière les failles criantes de cette infrastructure. Comment une autoroute, censée être le fleuron de notre réseau routier, peut-elle se transformer en un tel cauchemar au moindre incident ? La réponse est simple : une conception défaillante et une planification urbaine inexistante.
Les embouteillages monstres qui ont suivi l’accident montrent clairement que l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio n’a pas été conçue pour gérer de telles situations. Les voies d’accès et de sortie sont insuffisantes, et les alternatives inexistantes. Les automobilistes se retrouvent piégés, sans aucune possibilité de contourner les zones de congestion.
Premièrement, l’absence de voies alternatives est un problème majeur. Dans une ville comme Dakar, où le trafic est déjà dense, il est impératif de prévoir des itinéraires de secours. Mais visiblement, nos planificateurs urbains ont préféré ignorer cette évidence.
Deuxièmement, la conception même de l’autoroute est à remettre en question. Les bretelles d’accès et de sortie sont mal pensées, créant des goulots d’étranglement dès qu’un incident survient. Les nouvelles bretelles ouvertes récemment étaient censées résoudre ces problèmes, mais force est de constater qu’elles n’ont fait qu’aggraver la situation1.
Enfin, la gestion des crises est tout simplement inexistante. Où sont les protocoles d’urgence ? Où sont les équipes de secours rapides ? Les automobilistes sont laissés à eux-mêmes, sans aucune information en temps réel, sans aucune assistance. C’est tout simplement inacceptable.
Il est temps de cesser de se voiler la face. L’autoroute à péage Dakar-Diamniadio est un échec cuisant. Elle a été mal conçue, mal planifiée et mal gérée. Il est impératif de revoir entièrement sa conception, de prévoir des voies alternatives et de mettre en place des protocoles de gestion de crise efficaces.
Assez de ces grands chantiers conçus pour les inaugurations, les photos officielles et les rapports aux bailleurs. Il est temps d’exiger une vraie planification, des routes qui réfléchissent, des alternatives tangibles et une gestion de crise à la hauteur. Le développement, ce n’est pas le goudron : c’est l’intelligence qu’on met dessus.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Michel Gueye.
Mis en ligne : 05/06/2025
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