Aujourd’hui, si tu es jeune, diplômé ou pas, tu sais déjà que ta place dans le Sénégal d’aujourd’hui, c’est dans la file d’attente du désespoir. Le chômage des jeunes au Sénégal n’est plus un problème à débattre dans des colloques aseptisés. C’est une hémorragie sociale, une saignée lente mais certaine d’une génération sacrifiée.
On te parle de « rupture », de « vision 2050 », de « transparence »… mais quand tu ouvres ton frigo, c’est le néant. Quand tu ouvres ton navigateur pour chercher un taf, c’est silence radio. Résultat ? La jeunesse crève. Pas seulement de faim, mais d’absence totale de perspectives. 60 % des jeunes de 15 à 35 ans sont sans emploi. Et on continue de faire comme si c’était normal.
Et pendant qu’on célèbre les symboles, pendant qu’on coupe des rubans pour inaugurer des promesses, nos petits frères s’entassent dans des pirogues de fortune. L’émigration irrégulière devient le seul plan de carrière crédible. Ce n’est plus un choix, c’est une fuite organisée par la résignation. Tu veux savoir ce qu’est une politique de jeunesse au Sénégal ? C’est une arnaque, un gros mensonge emballé dans du discours.
Le pouvoir d’achat s’est effondré, les prix flambent, les loyers explosent, le panier de la ménagère devient un mirage. Et dans tout ça, qui trinque ? Encore nous, les jeunes. Celles et ceux qui rêvaient de changer ce pays, d’y bâtir un avenir digne. Aujourd’hui, notre seul réflexe, c’est de chercher une sortie. Une vraie. Par les airs, par la mer ou à travers les fissures d’un système en faillite.
Mais où est l’État ? Où sont les politiques d’urgence ? Où est la priorité nationale pour l’emploi des jeunes ? Le chômage des jeunes au Sénégal devrait être Le sujet numéro un de toutes les réunions, de tous les plans, de tous les budgets. Mais non. Silence radio. Le ministre de l’Économie, Dr Abdourahmane Sarr, semble avoir confondu « ministère » et « mode avion ». Et pendant ce temps, les jeunes coulent.
Oui, la Tabaski arrive. Oui, ce sera encore un test cruel de notre capacité à survivre. Mais ce qu’on ne dit pas assez, c’est que la fête ne peut être joyeuse quand tu n’as ni revenu, ni mouton, ni espoir. Quand tu dois choisir entre manger ou recharger ton téléphone pour continuer à envoyer des CV jamais lus.
Assez des promesses. L’avenir ne peut pas attendre 2050. L’avenir, c’est maintenant, et il crie famine. Il réclame du concret. Du boulot. Des formations sérieuses. Des passerelles vers l’emploi. Pas des discours. Pas des statistiques pour faire joli dans les bilans annuels.
Alors oui, on accuse. On pointe du doigt. Parce que le chômage des jeunes au Sénégal est un scandale national. Une bombe sociale prête à exploser. Et quand elle le fera, il ne faudra pas dire qu’on ne savait pas.
Nous, jeunesse sénégalaise, on n’a plus le luxe d’attendre. On veut vivre. Ici. Dignement.
Et si l’État n’entend pas notre cri, qu’il se prépare à en subir l’écho.
Article opinion écrit par le créateur de contenu : Pape Diop.
Mis en ligne : 05/06/2025
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