Le maestro du funk tire sa révérence : Disparition de Sly Stone - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Nécrologie | Par Eva | Publié le 10/06/2025 07:06:30

Le maestro du funk tire sa révérence : Disparition de Sly Stone

Le 9 juin 2025, la musique a perdu l’un de ses plus grands innovateurs. Sly Stone, de son vrai nom Sylvester Stewart, est décédé à l’âge de 81 ans, entouré de ses proches, après avoir combattu une bronchopneumopathie chronique obstructive et d’autres affections. Son attachée de presse, Carleen Donovan, a confirmé la nouvelle aux médias américains.

Né en 1943 à Denton, au Texas, Sly Stone a marqué l’histoire en fondant à la fin des années 1960 l’un des groupes les plus révolutionnaires de la scène américaine : Sly and the Family Stone. Groupe multiracial et mixte, formation rare à l’époque, il a incarné avec force l’esprit d’unité, de liberté et de métissage culturel qui soufflait alors sur les États-Unis.

Avec ses compagnons de scène – son frère Freddie à la guitare, sa sœur Rose au chant, Larry Graham à la basse, Cynthia Robinson et Jerry Martini aux cuivres, Greg Errico à la batterie – Sly Stone a fait naître un son unique, fusionnant soul, rock psychédélique, jazz, funk naissant et doo-wop. Dès 1968, le groupe bouleverse les codes avec Dance to the Music, un hit sorti la même semaine que l’assassinat de Martin Luther King.

L’album Stand! (1969), véritable manifeste musical, les propulse au sommet. Les morceaux I Want to Take You Higher, Everyday People ou encore Thank You (Falettinme Be Mice Elf Agin) deviennent des hymnes générationnels. Le groupe brille à Woodstock et impose une vision musicale audacieuse, portée par des messages d’inclusion, de fierté et de rébellion douce.

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Le règne de Sly and the Family Stone, intense mais bref (1968–1971), reflète les espoirs et les désillusions de l’Amérique post-68. À mesure que les années avancent, le ton devient plus sombre, comme en témoigne l’album There’s a Riot Goin’ On (1971), chronique d’une société fracturée. Mais l’influence de Sly ne fait que commencer.

Miles Davis, Herbie Hancock, Prince, George Clinton, Rick James, The Roots, Dr. Dre, Snoop Dogg ou encore Maroon 5 : tous revendiquent l’héritage de ce génie discret au sourire large, aux lunettes fumées et à l’imposante coupe afro. Les riffs de Sly ont été samplés, repris, déclinés à l’infini, des années 1970 jusqu’au hip-hop contemporain.

En 2023, l’artiste publiait ses mémoires chez Questlove, batteur de The Roots, sous le titre évocateur Thank You (Falettinme Be Mice Elf Agin). Ce dernier écrivait en préface : « Il avait une façon de parler, passant à volonté de l’enjoué au sérieux. Il avait un look, des ceintures, des chapeaux et des bijoux. C’était un cas à part, infiniment plus cool que tout ce qui l’entourait. »

Article écrit par : Fatoumata Diop
Mis en ligne : 10/06/2025

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