La vidéo, qui n’a duré que deux minutes et dix-huit secondes, a suffi à enflammer la toile. Devenue virale, elle montre des pèlerins sénégalais à La Mecque, excédés et dénonçant avec véhémence la gestion du retour du Hajj 2025 par les autorités sénégalaises. Dans leur ligne de mire : la Délégation générale au pèlerinage (DGP) et, plus largement, l’État du Sénégal.
Une femme, drapée d’un voile rouge bordeaux, donne le ton : « Nous sommes les principaux responsables de ce qui nous arrive aujourd’hui, parce que nous avons sanctionné des hommes qui connaissent l’État pour élire des incapables à la tête du pays. Et voilà les conséquences : ils nous ont laissés en rade », déclare-t-elle en wolof, selon les propos rapportés par L’Observateur qui a visionné la vidéo.
Cette même femme conseille aux futurs pèlerins du Hajj de privilégier le secteur privé plutôt que de passer par le quota officiel de l’État. Une autre pèlerine déplore un « réaménagement » de dernière minute des vols retour, qu’elle juge « irrespectueux ». Un homme, vêtu d’un kaftan vert et arborant un brassard rouge, dénonce un « favoritisme » présumé dans la réorganisation des listes des pèlerins pour le retour.
Au cœur de la polémique, la reprogrammation des vols retour numérotés 4 et 5. Selon le planning initial d’Air Sénégal, principal transporteur des pèlerins, tous devaient rentrer au plus tard le 16 juin. Mais une décision de l’aviation civile saoudienne a décalé ces vols aux 18 et 19 juin, provoquant la colère des pèlerins du Hajj 2025.
Interrogé depuis La Mecque, le délégué général au pèlerinage, le général Mamadou Gaye, a tenté de rassurer : « Le 18 et le 19 juin, c’est sûr, ils vont rentrer. Nous continuons à les assister et à les accompagner. Ils sont tous logés, personne n’est dans la rue, ils restent dans le même hôtel et sont pris en charge. »
Ces deux vols concernent environ 800 pèlerins, d’après les chiffres communiqués par la DGP. Pourtant, pour beaucoup, cette expérience spirituelle liée au Hajj 2025 est ternie par un sentiment d’abandon et de déception.
Article écrit par : Sophie Diop
Mis en ligne : 16/06/2025
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