Sept hauts cadres du ministère des Finances et du Budget ont été arrêtés dans une enquête portant sur des soupçons de détournement de fonds publics, selon L’AS dans son édition de ce lundi.
Ces personnes, toutes en poste à l’Observatoire de la qualité des services financiers (Oqsf), sont accusées de détournement de deniers publics, blanchiment d’argent, fraude informatique et usage de faux documents.
Libération a apporté des précisions, révélant que six personnes, et non sept, ont été interpellées par la Division des investigations criminelles (Dic). Parmi elles, certaines ne sont pas issues du ministère des Finances.
Le contrôleur du Trésor, D. Diallo, considéré comme le cerveau de l’opération, occupait la fonction de comptable à l’Oqsf. Il est accusé d’avoir orchestré un système de fraude impliquant des fournisseurs fictifs et des fausses factures.
Selon le journal, les autres mis en cause comprennent M. H. Ndao, secrétaire exécutif de l’Oqsf, ainsi que M. Diop, comptable, et A. D. Thiakhane, expert informatique. Deux autres suspects, S. Diaw, gérante de l’entreprise Takusan, et P. S. Sow, travaillant à la direction de la Promotion touristique, seraient également impliqués.
L’enquête a débuté après un rapport de l’Inspection générale des finances (Igf) de 2017, qui a révélé un trou de 181,9 millions de francs CFA. Lors de son audition, Diallo a admis les faits, expliquant qu’il émettait des chèques destinés à alimenter la caisse d’avance ou payait des fournisseurs fictifs, qui lui retournaient une partie des sommes perçues en échange de commissions. Sow et Diaw, selon les enquêteurs, auraient touché une commission de 10 % sur les montants détournés.
Diallo a également impliqué Ndao et Diop, affirmant avoir remis 20 millions de francs CFA au premier, tandis que le second était chargé de monter les faux dossiers. Ndao a reconnu avoir reçu 5 millions, mais a affirmé les avoir restitués. Diop, quant à lui, n’aurait sollicité qu’un fournisseur.
L’affaire prend une tournure encore plus complexe avec les aveux de Thiakhane, accusé d’avoir saboté l’ordinateur de Diallo pour effacer des preuves lors de l’audit de l’Igf. Il a reconnu avoir agi sur les ordres de Diallo, selon les révélations de Libération. Les suspects devraient connaître leur sort à la suite des délibérations du parquet.
Article écrit par : Emmanuel Ndour
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