La 29e édition du prestigieux Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco) a débuté ce samedi 22 février dans la capitale burkinabé. Bien que cette édition soit marquée par l’ombre de la disparition du réalisateur malien Souleymane Cissé, qui devait présider le jury de la catégorie « long métrage », l’événement suscite espoir et enthousiasme, symbolisant un espace de renouveau cinématographique en Afrique.
Chaque année, le Fespaco incarne un moment unique de célébration de la diversité et de la richesse du cinéma africain. Le réalisateur mauritanien Abderrahmane Cissako, figure emblématique du festival, se souvient de son parcours en tant que président du jury et lauréat :
« Chaque édition est une rencontre, un renouvellement porté par le changement généré par chaque nouvelle génération de cinéastes. Aujourd’hui, la question du genre y est omniprésente », confie-t-il. Cette année, la participation de jeunes réalisatrices s’annonce particulièrement significative, augmentant la probabilité qu’une femme décroche l’Etalon de Yennenga, le grand prix du festival.
Le Tchad, pays mis à l’honneur pour cette édition, se distingue par sa volonté de briller sur la scène cinématographique continentale. Bien que le pays ait jusqu’à présent été discret comparé à des puissances cinématographiques comme le Nigeria, le Sénégal ou le Maroc, il cherche à rattraper son retard. Le réalisateur et producteur tchadien Issa Serge Coelo exprime son dépit face à la situation actuelle : « Nous sommes en sous-production, nos films manquent de niveau et sont souvent faits à la hâte. Ce qu’il nous faut, c’est une politique d’accompagnement sérieuse, un fonds de soutien et la création d’une direction du cinéma », déplore-t-il.
Cette année, le Tchad est représenté en compétition officielle par le film Diya d’Achille Ronaimou, une œuvre qui espère ouvrir de nouvelles perspectives pour le cinéma tchadien au sein de la scène internationale.
Malgré la tragédie qui a frappé la famille du Fespaco, cette édition promet d’être un moment fort de réflexion et de célébration de la créativité, de la liberté d’expression, et du renouveau cinématographique africain.
Article écrit par : Emilie Dème.
Mis en ligne : 22/02/2025
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