La FIFA et ses contradictions flagrantes : Sanction contre Abdoulaye Sow - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Sport | Par Maimouna | Publié le 10/10/2025 02:10:15

La FIFA et ses contradictions flagrantes : Sanction contre Abdoulaye Sow

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La FIFA a récemment sanctionné Abdoulaye Saydou Sow, dirigeant sénégalais, pour son comportement lors du match opposant la RD Congo au Sénégal dans le cadre des éliminatoires du Mondial 2026. Une suspension de deux matchs et une amende de 5 000 dollars ont été infligées, tandis que la RD Congo, dont les supporters ont saccagé le stade des Martyrs à Kinshasa, n’a toujours pas été sanctionnée.

Si le respect des règles est essentiel, cette décision soulève une question : la FIFA applique-t-elle ses sanctions de manière équitable, ou l’Afrique reste-t-elle la cible privilégiée d’un système à deux vitesses ?

Le 9 septembre 2025, le choc entre la RD Congo et le Sénégal a tourné au vinaigre. Malgré une victoire sénégalaise (3-2), le match a été marqué par des actes de vandalisme inacceptables dans les tribunes. Les images de sièges arrachés, de projectiles lancés sur le terrain et de dégradations matérielles ont fait le tour des réseaux sociaux. Pourtant, à ce jour, seule la partie sénégalaise a écopé d’une sanction, tandis que le dossier congolais est encore en cours d’examen. Cette disparité de traitement interroge sur les critères réels de la FIFA, surtout quand on connaît l’historique des décisions controversées envers le continent africain.

La FIFA se targue de promouvoir le fair-play et la transparence, mais ses actions contredisent souvent ses discours. Dans son dernier rapport disciplinaire, l’institution met en avant ses efforts pour renforcer la transparence et ses procédures rigoureuses. Pourtant, force est de constater que les fédérations africaines sont régulièrement sanctionnées pour des infractions mineures, tandis que des incidents bien plus graves ailleurs dans le monde bénéficient d’une clémence inexplicable.

L’Afrique du Sud a été lourdement pénalisée pour avoir aligné un joueur suspendu, une erreur administrative. La sanction a failli coûter sa qualification pour le Mondial 2026 à une équipe entière. Le Congo a été suspendu pour ingérence politique, privant ses clubs de compétitions internationales, alors que des pays européens ou sud-américains échappent souvent à de telles mesures pour des motifs similaires. À l’inverse, des incidents racistes en Europe ou des violences dans des stades sud-américains ont parfois donné lieu à des amendes symboliques, voire à l’absence totale de sanction.

L’Afrique est souvent la première visée par les sanctions de la FIFA, comme le montrent les suspensions répétées de fédérations pour des raisons administratives ou politiques, tandis que des cas comparables en Europe ou en Amérique du Sud sont traités avec bien plus de mansuétude. Cette inégalité de traitement n’est pas nouvelle : elle s’inscrit dans une logique où les confédérations africaines subissent des règles plus strictes, avec moins de marges de manœuvre pour se défendre.

Les critères de sanction restent flous. Pourquoi un dirigeant sénégalais est-il puni immédiatement, alors que les responsables des saccages en RD Congo bénéficient d’un délai indéterminé ? La FIFA publie bien des rapports annuels sur ses activités disciplinaires, mais ceux-ci ne clarifient pas les écarts de traitement entre les continents. Les supporters et les dirigeants africains sont en droit de se demander : où est la cohérence ?

Les amendes et suspensions infligées aux fédérations africaines sont souvent plus lourdes que celles appliquées ailleurs pour des fautes similaires. L’Afrique compte 54 nations, mais seulement neuf places directes en Coupe du monde. Cette sous-représentation se retrouve aussi dans les instances dirigeantes de la FIFA, où les voix africaines peinent à se faire entendre. Quand la Russie est exclue des compétitions internationales pour des raisons géopolitiques, la FIFA invoque des principes éthiques.

Mais quand il s’agit de sanctionner des pays africains pour des incidents sportifs, les décisions sont rapides et sans appel. Les dégradations commises par des supporters congolais sont graves, mais la FIFA tarde à réagir. À l’inverse, un dirigeant sénégalais est sanctionné dans la foulée. Cette différence de traitement envoie un message clair : certains sont plus égaux que d’autres.

La FIFA ne peut plus se contenter de beaux discours sur l’équité. Il faut rendre publics les critères de sanction pour éviter toute suspicion de partialité, d’harmoniser les peines entre les continents en appliquant les mêmes règles à tous, et de donner plus de poids aux fédérations africaines dans les instances décisionnelles pour une gouvernance plus juste. L’Afrique ne demande pas de traitement de faveur, mais une justice égale. Tant que la FIFA continuera à sanctionner de manière sélective, sa crédibilité restera entachée. Le football est un sport universel : ses règles doivent l’être aussi.

Il faut que les supporters, les médias et les dirigeants africains unissent leurs voix pour exiger plus de transparence et d’équité. La FIFA doit cesser de faire de l’Afrique son terrain d’expérimentation disciplinaire. Le fair-play commence par une justice impartiale, pour tous, sans exception.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Mamour F.
Mis en ligne : 10/10/2025

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