Une rupture avec la tradition : L'IA dans la musique de Dip - Notre Continent
> NOTRE CONTINENT > - Musique | Par Eva | Publié le 25/01/2025 05:01:50

Une rupture avec la tradition : L'IA dans la musique de Dip

L’introduction de l’IA dans la musique a indéniablement ouvert de nouvelles perspectives créatives, mais elle soulève également des questions sur la préservation de la tradition musicale. Des artistes comme Dip Doundou Guiss, qui intègrent ces technologies dans leur processus de production, réinventent la musique d’une manière qui, selon moi, rompt avec l’essence même de l’art musical. L’utilisation d’algorithmes pour créer des beats et des mélodies, bien qu’innovante, menace d’effacer l’authenticité et la richesse humaine qui caractérisent la musique traditionnelle.

Le rap, en particulier, est né d’une culture de l’artisanat, où chaque morceau était une extension de l’artiste, de ses expériences et de ses émotions. L’IA, en remplaçant partiellement les processus créatifs humains, peut diminuer cette connexion intime entre l’artiste et son public. Loin d’offrir une nouvelle liberté, l’utilisation de l’IA peut conduire à une standardisation des sons, où l’individualité de chaque artiste se trouve diluée dans des algorithmes prédéfinis.

De plus, la musique générée par l’IA, bien qu’elle puisse produire des sons intéressants, manque de la profondeur émotionnelle que seul un artiste humain peut insuffler à ses compositions. Dans le cas de Dip Doundou Guiss, l’utilisation de ces outils semble minimiser le rôle central de l’artiste dans la création de son propre univers sonore. Cette approche mécanisée risque de déshumaniser un art qui repose sur la spontanéité et l’expression personnelle, deux éléments essentiels dans le rap.

L’IA n’est pas seulement un outil de création, elle pourrait aussi être perçue comme un moyen de commercialiser la musique de manière plus efficace, en produisant des morceaux à une vitesse vertigineuse, mais au détriment de la qualité et de l’authenticité. La production musicale était historiquement un art long et laborieux, où les imperfections humaines apportaient de la valeur. En s’appuyant sur des machines pour créer de la musique, des artistes comme Dip Doundou Guiss risquent de diluer l’aspect artisanal de la production musicale, remplaçant la magie de l’imprévu par la perfection froide des algorithmes.

Quoi qu’il en soit, l’IA offre de nouvelles possibilités, mais elle ne fait que reproduire des modèles existants, sans véritablement innover dans la manière dont la musique est vécue. Elle déconnecte l’artiste de l’essence même de son art, qui devrait émerger de ses émotions, de ses expériences et de son environnement culturel. L’utilisation de l’IA dans la création musicale, loin de libérer les artistes, les prive d’une part de ce qui fait la richesse de la musique : la touche humaine, unique et imparfaite, qui fait toute la beauté d’un morceau.

Article opinion écrit par le créateur de contenu : Boubacar Gueye.
Mis en ligne : 25/01/2025

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